Un homme fume lors d’une manifestation tenue à l’occasion de la Journée internationale du cannabis.

L'Association médicale canadienne (AMC) estime que la légalisation de la marijuana doit s'accompagner d'une campagne d'information.
Photo Credit: PC / DARRYL DYCK

Cannabis: la légalisation n’abroge pas la précaution, dit l’AMC

La décision du gouvernement fédéral de légaliser le cannabis continue de susciter des réactions au Canada. Partis politiques, organismes communautaires, propriétaires d’immeubles, forces de l’ordre, automobilistes, etc. ont tous un avis sur le projet de loi déposé par le gouvernement de Justin Trudeau. Les médecins qui ne considèrent pas le cannabis comme une banale herbe naturelle dont la consommation est sans conséquence, appellent à la vigilance.

Dr Laurent Marcoux, président élu de l’Association médicale canadienne. © Radio Canadá

L’Association médicale canadienne (AMC) offre sa collaboration à la ministre de la Santé, Jane Philpott, pour s’assurer qu’une solide approche en santé publique accompagne la décision de légaliser la marijuana. Pour l’AMC, « la protection des Canadiens et la réduction de tout préjudice potentiel pour la santé » est une priorité absolue dans le cadre de la légalisation de le cannabis.

L’AMC veut insister sur la prévention de la toxicomanie, l’offre de services pour les personnes qui souhaitent cesser leur consommation et des mesures pour accroître la sécurité des utilisateurs. Dr Laurent Marcoux est le président élu de l’Association.

La ministre déléguée à la Réadaptation, à la Protection de la jeunesse, à la Santé publique et aux Saines habitudes de vie, Lucie Charlebois
La ministre déléguée à la Réadaptation, à la Protection de la jeunesse, à la Santé publique et aux Saines habitudes de vie, Lucie Charlebois estime que le gouvernement fédéral devrait soutenir les soins en santé mentale.

Le Québec entre déception et attentisme

Le gouvernement du Québec s’est dit déçu de la proposition du gouvernement fédéral de légaliser la marijuana, puisqu’elle n’est pas assortie d’un soutien financier adéquat pour les provinces.

La ministre responsable de la Santé publique, Lucie Charlebois, a affirmé que les sommes déjà mises de côté par Ottawa pour la prévention et les soins en santé mentale étaient « risibles ». Ottawa a budgété 9,6 millions $ sur cinq ans pour informer les jeunes Canadiens et leurs parents des risques de consommer du cannabis.

Bien que 5 milliards $ sur dix ans seront aussi transférés aux provinces et aux territoires afin d’améliorer l’accès aux services de santé mentale, la ministre Charlebois affirme que cet argent est destiné à d’autres usages et n’a rien à voir avec les sommes supplémentaires requises pour faire de la prévention.

Sylvain Pagé, député (PQ) de Labelle, Assemblée nationale
Sylvain Pagé, député (PQ) de Labelle, Assemblée nationale © Francis Labbé

Toujours au Québec, l’opposition officielle s’inquiète d’une légalisation prochaine de la marijuana sans la tenue préalable d’une vaste consultation publique.

« Les pères et les mères de famille que nous sommes, nous vivons exactement les mêmes inquiétudes que la population nous confie dans nos bureaux de circonscription, nous envoie comme courriels, comme téléphones », a indiqué le porte-parole du Parti québécois en matière de santé publique, Sylvain Pagé.

De son côté, la Coalition avenir Québec a prévenu que la culture à domicile serait difficile à contrôler.

En vertu du projet de loi fédéral, les Canadiens pourront avoir jusqu’à 30 grammes de marijuana en leur possession et ils pourront faire pousser jusqu’à quatre plants chez eux. Les plants ne pourront pas dépasser un mètre de hauteur. Et la quantité de plants, soit quatre, est par logement, non par personne.

Le député caquiste de Borduas, Simon Jolin-Barrette
Le député caquiste de Borduas, Simon Jolin-Barrette trouve que le projet de loi fédéral sur le cannabis ne répond pas à toutes les questions. © Radio-Canada

« Est-ce que ça inclut également les chalets, les résidences secondaires, les immeubles à revenu? » a s’est interrogé le député caquiste Simon Jolin-Barrette.

Même si on a plus entendu des voix hostiles au projet de loi libéral, des organismes comme l’Association canadienne des automobilistes (CAA) s’en félicitent. CAA se réjouit en particulier du fait que l’usage légal du cannabis sera encadrée. Des sanctions sévères sont prévues en cas de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue au volant.

CAA-Québec espère que le gouvernement donnera davantage de détails sur les fonds qui seront alloués pour le développement d’outils pour les policiers, la sensibilisation et l’éducation des jeunes.

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Catégories : Économie, Santé, Société
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