Une vache et son propriétaire réclament la protection de la gestion de l’offre à Ottawa

Une vache et son propriétaire réclament la protection de la gestion de l’offre à Ottawa
Photo Credit: Radio-Canada

Industrie laitière et ALENA : qui de Québec ou d’Ottawa doit négocier avec Washington?

Alors que des informations très peu rassurantes du côté des États-Unis sèment la panique dans l’industrie canadienne du bois d’œuvre, les autres industries fortement engagées dans les échanges commerciaux s’interrogent sur l’avenir de leurs relations commerciales avec ce voisin. Le président Donald Trump a décidé de faire passer les intérêts des nationaux avant ceux des partenaires mondiaux.

Industrie laitière québécoise : de l’anxiété dans l’air

Les menaces du président Trump ne visent pas seulement l’industrie canadienne du bois d’œuvre.

Tenez sa déclaration menaçante sur Twitter : « Le Canada a rendu l’activité de nos producteurs laitiers du Wisconsin et d’autres États frontaliers très difficile. Nous ne tolérerons pas cela. Vous allez voir! »

Au Canada, cette déclaration, dans laquelle le président accuse avec un ton de défi ouvertement Ottawa de concurrence déloyale, ne laisse pas indifférent et la riposte se met en place.

Québec donne le ton, avec la députée de Vachon, Martine Ouellet, qui vient de faire adopter à l’Assemblée nationale une motion visant à protéger l’industrie laitière québécoise.

Ici le texte de cette motion :

« Que l’Assemblée nationale reconnaisse que la production laitière québécoise est un moteur économique essentiel pour tout le Québec.

Qu’elle prenne note que l’industrie génère près de 85 000 emplois directs et indirects.

Qu’elle rappelle que le maintien de l’industrie du lait québécois et de notre agriculture familiale est directement lié au maintien de la gestion de l’offre dans l’ALENA.

Que l’Assemblée nationale exige du gouvernement du Canada que le maintien de la gestion de l’offre soit non négociable lors de la réouverture de l’ALENA. »

L'industrie laitière canadienne sous le feu de la critique du président américain, Donald Trump.
L’industrie laitière canadienne sous le feu de la critique du président américain, Donald Trump. © iStock

Des critiques ciblent Justin Trudeau

Martine Ouellet
Martine Ouellet © Radio-Canada

Devant ce qui se présente comme une nouvelle offensive dangereuse de la Maison-Blanche pour nuire à l’industrie laitière canadienne, la députée Martine Ouellet dit : « Tant que le Québec ne sera pas indépendant, c’est malheureusement le Canada qui négocie à notre place. Avec Justin Trudeau qui parle parle jase jase et qui se tourne les pouces, c’est l’inertie qui mène le Canada. »

Le gouvernement Trump accuse en effet le Canada d’avoir mis en place une nouvelle politique tarifaire pour décourager les exportations américaines de lait diafiltré, ainsi que de nouvelles incitations pour favoriser l’achat de lait canadien.

Le premier ministre Trudeau a pourtant balayé cette critique du revers de la main, en mettant de l’avant le fait que les États-Unis soutiennent également = leur secteur agricole, ce qui se traduit par des excédents de près de 400 millions de dollars avec le Canada, notamment dans le secteur du lait.

Ce sont certes des arguments accrocheurs, mais pas suffisamment offensifs, au goût de Mme Ouellet, dans un contexte où il est fortement question de la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain.

« La renégociation de l’ALENA est bel et bien lancée. Donald Trump essaie de faire exploser les enchères pour plaire à son électorat. Pendant que Justin Trudeau reste les bras croisés, il est essentiel que le Québec fasse entendre sa voix! » – Martine Ouellet

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Catégories : Économie, International, Politique, Société
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