Une personne sur 5 présente un problème de santé mentale au Canada

Une personne sur 5 présente un problème de santé mentale au Canada
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Semaine de la santé mentale : « mettre fin à la discrimination, à la stigmatisation et à la honte »

« Quand je dis « parler haut et fort », je pense à un porte-voix géant pour la santé mentale. Il faut que les personnes que nous aimons et celles que nous élisons entendent et sachent que la santé mentale est un aspect essentiel de la santé et des soins de santé », a souligné le Dr Patrick Smith, chef de la direction national de l’ACSM, en prélude à la semaine de la santé mentale qui s’ouvre le 1er mai.

Mettre un terme aux délais d’attente interminables

Diane Vinet directrice générale de l’Association canadienne pour la santé mentale, division du Québec, filiale de Montréal,
Diane Vinet directrice générale de l’Association canadienne pour la santé mentale, division du Québec, filiale de Montréal © Diane Vinet

Nous nous sommes entretenus avec Diane Vinet et Geneviève Fecteau qui sont respectivement directrice générale de l’Association canadienne pour la santé mentale, division du Québec, filiale de Montréal, et directrice de la division du Québec. Les deux responsables plaident pour plus de financements pour résoudre l’épineuse question des délais d’attente trop longs et de la stigmatisation.

La 66e semaine annuelle de la santé mentale est l’occasion d’en parler pour changer les tabous et arrêter de stigmatiser en changeant les cultures, affirme Diane Vinet.

Comme l’a soutenu Géneviève Fecteau, changer la culture, c’est faire en sorte que tout le monde se sente impliqué, engagé, pour donner à la santé mentale toute l’importance qu’elle a, tout comme la santé physique.

Il est question de promouvoir la santé mentale positive pour tout le monde. C’est une responsabilité collective qui est intimement liée à notre environnement, au contexte global dans lequel les individus évoluent, relève Diane Vinet qui souligne la nécessité de promouvoir un emploi, un logement et des conditions de vie décentes pour tous.

Le thème au centre de cette semaine : « Assez patienter, plus que jamais, il faut parler haut et fort », a été choisi en tenant compte du fait qu’au Canada, le temps d’attente auquel les malades sont souvent confrontés est assez particulier.  Il s’agit de délais très souvent longs, susceptibles d’aggraver la condition des concernés, affirme pour le déplorer Geneviève Fecteau.

Il y a un manque de ressources, tant au niveau communautaire qu’institutionnel, constate Diane Vinet qui mentionne que la santé mentale est le parent pauvre du milieu de la santé.

Elle soutient que si la prise en charge de la personne malade se fait au bon moment et qu’on fait de la prévention, cette personne sera moins malade.

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Divers événements de la vie courante peuvent altérer notre santé mentale.
Divers événements de la vie courante peuvent altérer notre santé mentale. © Radio-Canada

Mentionnant les données à l’échelle mondiale et canadienne, madame Vinet relève qu’une personne sur 5 souffre d’un problème de santé mentale. Elle souligne aussi que 63 % des personnes qui ont un problème de santé mentale et qui ont reçu leur congé de l’hôpital ont accès à un médecin pour un suivi, contrairement à 99 % de patients présentant un problème de santé physique.

Geneviève Fecteau, directrice de la division du Québec de l'ACSM
Geneviève Fecteau, directrice de la division du Québec de l’ACSM © G. Fecteau

L’accès aux soins en santé mentale reste la principale difficulté pour les malades qui peuvent attendre jusqu’à trois mois avant d’avoir accès à un psychothérapeute, rajoute Geneviève Fecteau.

Inscrire la santé mentale comme priorité du budget

Ne pas attendre quand il reste un peu d’argent dans le budget pour penser à résoudre les problèmes de santé mentale peut être largement bénéfique, suggère Geneviève Fecteau.

Selon elle, les gouvernements, tant au niveau provincial que fédéral, devraient inscrire la santé mentale en priorité dans leurs budgets pour permettre une meilleure prise en charge des malades. C’est-ce qui permettra d’assurer la parité, en ce qui concerne l’accès aux soins, avec les soins de santé physique.

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Catégories : Politique, Santé, Société
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