Une femme manifeste contre la violence sexuelle

Une femme manifeste contre la violence sexuelle
Photo Credit: ANNE-CHRISTINE POUJOULAT

79 % des Canadiens croient que les femmes de la génération Z subiront des agressions sexuelles

Une étude menée par la Fondation canadienne des femmes révèle que quatre personnes sur cinq au Canada croient que les femmes de la prochaine génération sont aussi susceptibles que leurs aînées de subir des agressions sexuelles. 

Selon ce sondage, plus de femmes (89 %) que d’hommes (69 %) croient que les femmes de la génération Z subiront des agressions sexuelles. Cette impression est d’autant plus marquée parmi les femmes de la génération Y (de 18 à 34 ans), dont 93 % croient que les femmes de la génération Z seront aussi vulnérables qu’elles aux agressions sexuelles, sinon plus.

« Le droit à une vie sans violence est la pierre angulaire de l’égalité des sexes, explique la directrice des programmes de prévention de la violence de la Fondation canadienne des femmes, Anuradha Dugal. Pourtant, la violence faite aux femmes est encore très courante au Canada. Il faut cesser de sous-estimer ce problème et reconnaître que la violence faite aux femmes est inacceptable. Nous pouvons avoir un impact réel en soutenant les personnes en crise, en les aidant à reconstruire leur vie et en encourageant les jeunes à prévenir la violence. C’est le meilleur moyen d’opérer des transformations systémiques à long terme. »

Des craintes liées aux reculs en matière d’égalité des sexes

Par ailleurs, plus du tiers (36 %) des Canadiens et Canadiennes croient que nous risquons collectivement de subir des reculs en matière d’égalité des sexes en raison du climat social et politique actuel. Quarante-deux pour cent des femmes ont cette impression, contre 28 % des hommes. Les jeunes femmes sont particulièrement inquiètes. Quarante-neuf pour cent d’entre elles croient que nous risquons de perdre les avancées déjà réalisées.

« Ces résultats devraient servir d’avertissement aux Canadiennes et Canadiens, selon la présidente et directrice générale de la Fondation canadienne des femmes, Paulette Senior. Les jeunes femmes nous disent très clairement qu’elles s’inquiètent de l’avenir de l’égalité des sexes au Canada. Nous avons réalisé des avancées considérables jusqu’à maintenant, et nous ne pouvons pas nous permettre de revenir en arrière ou d’arrêter cette progression. L’égalité des sexes profite à tout le monde, et la responsabilité nous incombent à tous et toutes d’en faire une priorité. Nous ne menons pas ces efforts pour nous seules. Nous les menons pour la prochaine génération et pour l’ensemble des Canadiennes et Canadiens. »

La Campagne annuelle pour mettre fin à la violence de la Fondation canadienne des femmes a lieu du 1er au 31 mai.

Des femmes manifestent contre la violence faite aux femmes Photo : AFP PHOTO / ANNE-CHRISTINE POUJOULAT

Données les plus récentes sur la violence contre les femmes au Canada

Bien que ce soit difficile de recueillir des informations sur ces phénomènes en raison de leur complexité, au Canada on remarque que les femmes sont légèrement plus à risque d’être victimes de violence que les hommes. Selon les données de la police, environ 173 600 femmes de 15 ans et plus ont été victimes d’un crime violent en 2011. Cela représente un taux de 1207 femmes victimes pour chaque tranche de 100 000 femmes dans la population, soit un taux supérieur de 5 % à celui noté chez les hommes (1151 pour 100 000 hommes).

En ce qui concerne le taux d’homicides sur des femmes, on note qu’il a chuté de 58 % entre le milieu des années 1970 et 2000 (graphique 1.1). Toutefois, il est demeuré relativement stable durant la dernière décennie, malgré des fluctuations annuelles. Ces données tiennent compte des homicides confirmés et consignés par la police, et non des affaires dans lesquelles l’homicide n’a pas été confirmé, comme les cas de femmes portées disparues.

Graphique 1.1 Taux d'homicides selon le sexe de la victime, 1961 à 2011

Exemples de violence faite aux femmes - Ministère de la condition féminine du Canada

La violence envers les femmes et les filles ne se limite pas à la violence physique. Elle englobe la violence verbale, de même que les gestes et actes criminels qui cherchent à dégrader, à humilier ou à blesser une femme ou une fille.

Les mauvais traitements corporels

Les mauvais traitements corporels, qu’on nomme sévices en langage juridique, consistent à utiliser intentionnellement la force contre une personne sans son consentement.

La maltraitance sexuelle (d’une ou un adulte)

La maltraitance sexuelle comprend :

  • Les attouchements ou activités sexuelles sans consentement;
  • La poursuite d’un contact sexuel après qu’une personne a demandé à l’autre d’arrêter;
  • L’utilisation de la contrainte pour forcer une personne à prendre part à des actes sexuels dangereux ou humiliants.
Abus sexuel (maltraitance sexuelle d’un enfant)

Des lois spéciales protègent les enfants contre l’exploitation et l’abus sexuels. Il y a abus sexuel lorsqu’une personne adulte profite d’un enfant pour des motifs sexuels. L’abus sexuel ne suppose pas nécessairement un contact physique.

Par exemple, on peut parler d’abus sexuel lorsqu’une personne adulte fait une remarque à caractère sexuel à un enfant ou, encore, observe ou filme en secret un enfant pour des motifs sexuels. L’abus sexuel comprend :

  • Tout contact sexuel entre un adulte et un enfant de moins de 16 ans;
  • Tout contact sexuel avec un enfant de 16 à 18 ans sans son consentement;
  • Tout contact sexuel avec un enfant de moins de 18 ans dans un but d’exploitation.
La violence émotive ou psychologique

La violence émotive ou psychologique se produit lorsqu’une personne emploie des paroles ou des gestes pour contrôler, effrayer ou isoler sa victime, ou porter atteinte à son estime personnelle. On l’appelle aussi violence psychologique. En voici des exemples :

  • Rabaisser, crier des noms ou des insultes;
  • Engueuler une personne de façon constante;
  • Empêcher une personne de voir ses amies ou amis ou, encore, les membres de sa famille;
  • Se moquer des croyances religieuses d’une personne ou l’empêcher de pratiquer sa religion (violence spirituelle);
  • Menacer une personne d’en blesser une autre;
  • Détruire les effets personnels d’une personne, blesser son animal de compagnie ou menacer de le faire;
  • Intimider ou humilier une personne (y compris sur Internet).
 

Radio Canada International avec la Fondation canadienne des femmes et Ministère de la Condition féminine du Canada

Le sondage : L’échantillon comprenait 1 004 Canadiens et Canadiennes de 18 ans et plus choisis au hasard par le Forum Angus Reid, le service d’études de marché canadien de Matchbox. La marge d’erreur (servant à mesurer la variabilité d’échantillonnage) est de +/- 3,1 %, 19 fois sur 20.

Catégories : Non classé
Mots-clés : , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.