Parcs Canada songe à l’ajout d’un nom mi’kmaq au lieu historique national, mais refuse le retrait de la référence au général Jeffrey Amherst.
Photo Credit: Parcs Canada

Î.-P.-É. : le lieu historique national de Port-la-Joye–Fort Amherst gardera son nom

Situé dans le sud de l’Île-du-Prince-Édouard, le lieu historique national de Port-la-Joye–Fort Amherst marque l’emplacement de la première colonie européenne de l’île Saint-Jean (l’actuelle Île-du-Prince-Édouard) établie par les Français en 1720. 

Parcs Canada songe à l’ajout d’un nom mi’kmaq au lieu historique national, mais refuse le retrait de la référence au général Jeffrey Amherst.

John Joe Sark, membre du gouvernement traditionnel mi’kmaq, milite depuis bientôt 10 ans pour que le nom du général Amherst n’apparaisse plus dans la désignation du site.

Selon M. Sark, il est insultant que la mémoire du militaire soit perpétuée, car il aurait été un tyran qui a voulu exterminer les Autochtones.

Réponse de Parcs Canada

Dans sa réponse officielle, Parcs Canada affirme que le nom du site ne rend pas hommage aux actions du général Amherst, mais « commémore des événements ayant eu lieu dans cette région ».

Il y a quelques semaines, la Commission des lieux et monuments historiques du Canada a dit que la demande des Mi’kmaqs avait été étudiée et discutée, mais que le nom devait être maintenu en raison des liens étroits du lieu historique avec le gouvernement britannique.

(Encyclopédie du patrimoine culturel de l’Amérique française)


Qui était Jeffery Amherst?

Jeffery Amherst (http://proposmontreal.com)

Officier dans l’armée britannique au milieu du XVIIIe siècle, Jeffery Amherst a joué un rôle important dans la conquête des territoires de la Nouvelle-France pendant la guerre de Sept ans, notamment la prise de Montréal.

Il est impossible de contester l’importance de Jeffrey Amherst dans la prise de la Nouvelle-France et la mutation du Canada à un régime britannique. Sa réputation lui apporte aussi le titre de Commandant en chef des forces de 1778 à 1782 et ensuite de 1793 à 1795. Rappelons que ce titre est le plus élevé de l’armée royale au Royaume-Uni, il va sans dire que le titre vient avec de grandes responsabilités. Pendant son séjour à Montréal, ce dernier développe une haine incontestable envers les Amérindiens, il les déteste rien de moins. Il constate avec frustration que quelques tribus indiennes des Grands Lacs, dans la région de Détroit, sous le chef Pontiac font la vie difficile aux troupes britanniques.

En 1763, il écrit au subalterne Colonel Bouquet avec une suggestion qui de nos jours serait considéré comme rien de moins qu’un appel au génocide. Amherst lui ordonne de faire le nécessaire pour transmettre la variole parmi les populations indiennes à l’aide de couverture infectée par le virus. Au cours des mois suivants, des épidémies de variole causent des ravages dans les tribus Delaware, Mingos et Shawnees. L’histoire ne dit pas toute la vérité, selon le journal de guerre de Bouquet, ce dernier n’aura jamais mis à exécution les ordres du Commandant en chef. Les coïncidences avec l’épidémie parmi les troupes de Pontiac sont quand même bizarres. Lors de son retour en Europe, il s’installe sur des terres qui lui sont offertes à titre de récompense dans la ville de Sevenoaks dans la région de Kent. Il fait construire un manoir et le nomme « Montreal » où il décédera en 1797. Amherst avait un dossier sans faille comme commandant, c’était un soldat solide plutôt que brillant. Sa manière était lente et lourde. Il savait préparer la victoire, ne laissant rien au hasard dans les domaines du ravitaillement et du transport, et c’est cette minutie qui devenait indispensable dans les guerres de notre côté de l’Atlantique.

Propos Montréal

RCI, PC, Encyclopédie canadienne, Propos Montréal, Musée canadien de la Guerre

Catégories : Autochtones, Société
Mots-clés : , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.