Nouvelles découvertes sur les narvals de l’Arctique canadien

Dans une vidéo unique et sans précédents, des scientifiques du Canada ont découvert que les narvals, une espèce vivant dans les eaux de l’Arctique, utilisent leurs défenses pour frapper et assommer le poisson avant de le manger

Des scientifiques du ministère de Pêches et Océans Canada, de l’Université de Windsor, du Fonds mondial pour la nature du Canada (WWF-Canada) et de l’Aquarium de Vancouver ont travaillé en collaboration avec la communauté de Pond Inlet dans le Territoire du Nunavut, dont le savoir traditionnel inuit est reconnu. C’est la maison Arctic Bear Productions qui a été en mesure de saisir cette séquence vidéo unique des narvals.

Les connaissances traditionnelles inuites et les théories scientifiques sur les usages que fait le narval de sa défense ne manquent pas. Mais avant cette vidéo, il n’y avait pas de preuve scientifique enregistrée sur la façon dont l’animal mangeait ses proies.

Les scientifiques restent cependant convaincus que la fonction première de la défense est probablement reliée à la sélection sexuelle. Mais ces nouvelles découvertes apportent un autre regard sur l’Importance de cette défense dans la survie des narvals, considérés comme des mammifères marins emblématiques.

« Pour notre collectivité, la priorité demeure la protection des licornes de mer. Une telle recherche ne peut qu’aider à attirer plus d’attention sur les enjeux uniques auxquels font face l’Arctique canadien et notre peuple. » – Eric Ootoovak, vice-président de l’Organisation des chasseurs et des trappeurs de Mittimatalik, de Pond Inlet, au Nunavut

La séquence vidéo a été prise alors que les scientifiques du MPO travaillaient sur un autre projet pilote, qui visait à utiliser un véhicule aérien sans pilote à bord (UAV ou drone) pour étudier le comportement des narvals dans leur aire de répartition estivale, soit dans le détroit de Tremblay, au Nunavut. Cette recherche souligne également le potentiel des UAV, dont l’utilisation permet de faire des avancées scientifiques en matière d’observation et de compréhension des animaux sauvages.

« Documenter un nouveau comportement d’une espèce si complexe à étudier, et qui vit dans un environnement si difficile, est tout simplement incroyable. Ces données scientifiques confirment la valeur de toute observation directe visant à comprendre le comportement et l’écologie des animaux, mais soulignent également le rôle essentiel des technologies dans les sciences modernes. En unissant les observations du comportement animal, le savoir traditionnel, l’usage des véhicules sans pilote et la modélisation statistique des données de repérage, on obtient une palette parfaite et complète de moyens visant à nous permettre de mieux gérer cette espèce aquatique emblématique. » –
Nigel Hussey, chercheur scientifique, Université de Windsor

Cette recherche a été cofinancée par le MPO, le Conseil de gestion des ressources fauniques du Nunavut, l’Étude du plateau continental polaire et le Fonds mondial pour la nature (Canada). Elle a été menée en collaboration avec les collectivités inuites locales, des représentants de l’Université de Windsor et de l’Aquarium de Vancouver.

Selon les informations du gouvernement du Canada, une partie de l’investissement de 197,1 millions de dollars consacré aux sciences des océans et des eaux douces (budget de 2016) sera destinée à l’acquisition de nouvelles technologies, telles que des drones qui appuieront les travaux de recherche des scientifiques de tout le pays.

Faits saillants sur les narvals
Narval (Monodon monoceros)
Illustration par R. Phillips |© Pêches et océans Canada
  • Le narval vit généralement au-dessus du 61e degré de latitude nord, au Nunavut, dans l'ouest du Groenland et l'Arctique européen.
  • Au Canada, on a reconnu deux populations, la population de la baie de Baffin et la population de la baie d'Hudson.
  • Environ 158 000 narvals constituent la population de la baie de Baffin et la population de la baie d'Hudson est estimée à 12 500.
  • La défense du narval est en fait une dent. Le mâle adulte ne possède que deux dents; la dent de droite reste enchâssée dans le crâne, et celle de gauche forme une défense en spirale pouvant atteindre une longueur de 3 mètres.
Catégories : Autochtones, Environnement et vie animale
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