Des étudiants issus de la diversité dans une université canadienne

Des étudiants issus de la diversité dans une université canadienne
Photo Credit: iStockphoto

Gloires et errements de l’histoire du multiculturalisme canadien

Le Canada célèbre le multiculturalisme mardi. Une occasion soulignée par le gouverneur général en ces termes : « Au Canada, chacun a sa place, et c’est ce qui fait la force et la richesse de notre pays. L’engagement du Canada à l’égard de la diversité repose sur un ensemble de lois robustes visant à combattre la discrimination et à permettre à l’ensemble des Canadiens de participer pleinement dans la société. »

Une ouverture enracinée dans l’histoire  

Le gouverneur général du Canada, David Johnston
Le gouverneur général du Canada, David Johnston

Comme l’a rappelé David Johnston, en ayant adopté une politique sur le multiculturalisme dès 1971, le Canada peut se targuer d’être l’un des pionniers à travailler ainsi à l’ouverture à la diversité.

En 1988, cette vision a été enchâssée dans la Loi sur le multiculturalisme canadien. Les valeurs et principes de la diversité inclusive sont également garantis par des lois clés comme la Loi canadienne sur les droits de la personne et la Charte canadienne des droits et libertés– David Johnston

Quarante-six ans après le début de cette politique, le Canada a beaucoup gagné en ce qui concerne sa réputation dans le monde, se présentant davantage comme le pays où «  coule du miel et du lait », en d’autres termes, un pays où chacun peut se sentir chez lui, accepté et en sécurité.

Bien qu’une Loi sur le multiculturalisme canadien ait fait son apparition tout récemment, l’ouverture du Canada aux étrangers remonte à plus loin dans l’histoire.

« Le peuplement et la colonisation du Canada ont produit, au fil de l’histoire, une société composée de trois peuples fondateurs : Autochtones, Français et Britanniques, et de nombreux autres groupes raciaux et ethniques»

Entre autres groupes accueillis dans la foulée,  3000 loyalistes noirs fuyant l’oppression et l’esclavage aux États-Unis en 1776. Puis, il y a eu l’abolition de l’esclavage en 1793 dans le Haut-Canada. Le pays a aussi reçu des Juifs, des Polonais, des Italiens, des Ukrainiens et d’autres déplacés d’Europe centrale et de l’Est qui fuyaient l’oppression dans leurs pays. Sans oublier des réfugiés africains, chinois, tibétains, cambodgiens, vietnamiens, arabes et musulmans du Proche et du Moyen-Orient. Plus récemment, près de 4000 réfugiés syriens sont arrivés de 2015 à janvier 2017. Aussi, de nombreux migrants affluent de nos jours à la frontière canado-américaine, effrayés par la politique chaotique du président des États-Unis Donald Trump sur l’immigration.

Des immigrants lors d’une assermentation pour l’obtention de la citoyenneté canadienne.
Des immigrants lors d’une assermentation pour l’obtention de la citoyenneté canadienne. © istock

 

L’inclusion de la diversité à l’épreuve des faits  

L’histoire de l’accueil, de l’inclusion et de l’insertion socioprofessionnelle de la diversité au Canada est jalonnée par des itinéraires vénérables et d’autres, dégradants, voire infamants.

On aura ainsi vu plusieurs immigrants gravir les échelons et se hisser parfois au sommet, en occupant des fonctions parmi les plus prestigieuses dans différents domaines.

Ces modèles de réussite ne devraient pas faire perdre de vue les multiples cas d’insertion socioprofessionnelle qui se sont soldés par un échec, laissant sur le carreau de nombreux immigrants coincés entre diverses barrières : celle de la langue, de la non-connaissance de l’histoire, de l’actualité et autres faits marquants de leur pays d’accueil, de la non-reconnaissance de leurs diplômes, du racisme et de la discrimination qui demeurent, malgré les efforts pour les endiguer, entre autres obstacles qui clouent au sol leurs rêves d’une vie meilleure au Canada.

En cette journée canadienne de célébration, le gouverneur général insiste sur l’aspect festif et souligne les acquis, tout en reconnaissant la nécessité de poursuivre les efforts pour éclaircir les points d’ombre qui ont tendance à ternir la belle histoire du multiculturalisme canadien.

En cette année du 150e anniversaire de notre Confédération, alors que nous passons en revue notre d’histoire canadienne, nous ne pouvons négliger les chapitres les plus sombres de notre grand livre. C’est à nous d’en écrire la suite et d’en faire une histoire dont nous serons fiers. Ce récit nous appartient. À vous. À moi. À tous les Canadiens. Ensemble, nous saurons édifier un pays ouvert et bienveillant. – David Johnston

À lire aussi :

Le Canada gère sa diversité culturelle de façon respectable, mais la question musulmane reste encore épineuse

Rencontre avec l’Hon. Ahmed Hussen, ministre de l’Immigration du Canada

4 Canadiens sur 10 jugent que les immigrants menacent la pureté et l’identité du Canada

Catégories : Immigration et Réfugiés, Politique, Société
Mots-clés : , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.