Enquête nationale sur les femmes autochtones disparues ou assassinées

Enquête nationale sur les femmes autochtones disparues ou assassinées
Photo Credit: Radio-Canada

Commission d’enquête sur les femmes autochtones disparues ou assassinées : véritable peau de chagrin?

Il se passe rarement un mois sans nouvelles défections dans les rangs de la commission d’enquête sur les femmes autochtones disparues ou assassinées. C’est à croire qu’il ne fait pas bon vivre au sein de cette commission, dont la création avait pourtant suscité beaucoup d’espoir au sein des Premières Nations.

Des démissions à la chaîne

Depuis le mois de février, c’est à une véritable saignée qu’assistent les Canadiens. Le départ de l’ex-directrice de la commission, Michèle Moreau, est venu grossir le nombre des démissionnaires à cinq.

Plus tard en juin, c’était autour de la directrice des opérations, Chantal Courcy, de quitter son poste.

Aujourd’hui, une autre commissaire de l’enquête, Marilyn Poitras, de la Saskatchewan, a décidé de jeter l’éponge, alors qu’il est annoncé que l’enquête ne fera qu’un seul arrêt dans sa région.

à partir de la gauche, les commissaires Marion Buller, Qajaq Robinson, Marilyn Poitras, Michele Audette et Brian Eyolfson écoutent lors du lancement de l’enquête sur les femmes indigènes assassinées et disparues au Musée d’histoire à Gatineau, au Québec. © PC/Justin Tang

Comment justifier de tels départs soudains?

Certains démissionnaires ont estimé que la pression était trop forte sur leurs épaules, tandis que d’autres, à l’instar de Michèle Moreau, ont soutenu « qu’il manquait beaucoup de réponses à certains de leurs questionnements ».

De plus, des lenteurs ont été dénoncées, notamment en ce qui concerne l’attribution aux organismes du statut de participant pour les audiences de l’enquête nationale. Ainsi, Viviane Michel,  présidente des Femmes autochtones du Québec, a déploré qu’il y ait des problèmes de structure qui ne lui permettent pas toujours de savoir clairement quelles sont les grandes orientations des travaux de la commission.

Des vagues de démission loin d’inquiéter l’équipe 

L’équipe a récemment affirmé sa volonté de poursuivre les travaux d’écoute. Elle tient à rassurer le public sur le fait que neuf autres audiences sont prévues dans le pays, à partir du 11 septembre, et qu’elles se poursuivront jusqu’au printemps 2018, avec l’accompagnement d’experts et de professionnels reconnus sur des questions précises.

De passage à Vancouver, Marion Buller, la commissaire en chef de l’enquête, a annoncé que toutes les dates et villes annoncées pour le processus seraient bel et bien respectées, et qu’elles ne constituaient que le début d’un processus, parce que d’autres dates s’ajouteront en 2018 dans les plus petites communautés.

Un rapport définitif est attendu par le gouvernement fédéral, à l’issue des travaux de la commission en 2018. Ce délai pointe à l’horizon, et une demande de prolongation émise par Michelle Audette, une des cinq commissaires, et par la commissaire en chef, Marion Buller, est probable.

En attendant, les critiques fusent de toutes parts, dénonçant la lenteur des travaux. La chef par intérim de la Fédération des nations autochtones souveraines, Kimberly Jonathan, trouve inquiétant le fait que l’Enquête sur les femmes et filles autochtones disparues et assassinées ne s’arrête qu’à un seul endroit à Saskatoon. Elle redoute notamment que certaines familles, qui se trouvent dans des zones plus reculées, soient tout simplement oubliées ou laissées à l’écart.

RCI avec Radio-Canada

Des femmes autochtones assassinées ou disparues.Photo Credit: CBC
Des femmes autochtones assassinées ou disparues.Photo Credit: CBC

À noter :

L’Enquête nationale sur les femmes autochtones disparues et assassinées a commencé ses travaux en septembre 2016.

Les premières audiences se sont tenues à Whitehorse (Yukon)

Cinq commissaires ont été désignées pour faire la lumière sur les causes des violences subies par les femmes autochtones au Canada.

Parmi les démissionnaires : Michèle Moreau, Tanya Kappo (fondatrice du mouvement Idle No more, qui s’occupait des relations avec les familles des femmes disparues et assassinées), Chantal Courcy, ex-directrice des opérations, qui aurait accepté une promotion au gouvernement, Michael Hutchinson et Sue Montgomery en février, Marilyn Poitras aujourd’hui.

Catégories : Autochtones, Politique, Société
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