Justin Trudeau en une du magazine « Rolling Stone »   Photo : Rolling Stone

C'était au tour de Justin Trudeau de se retrouver ce mois-ci en une du Rolling Stone. « Pourquoi ne peut-il pas être notre président? », demande, un brin provocateur, le magazine américain à propos du premier ministre canadien.

Justin Trudeau regrette ses propos dans le magazine Rolling Stone sur le sénateur Brazeau

Le premier ministre canadien regrette les commentaires qu’il a faits au sujet du sénateur Patrick Brazeau dans sa toute récente entrevue accordée au magazine Rolling Stone.

(Fred Chartrand/Canadian Press
(Fred Chartrand/Canadian Press

Les commentaires de M. Trudeau portaient sur sa victoire lors d’un combat de boxe amical, en 2012, contre le sénateur, alors qu’il n’était qu’un simple député.

Il avait alors parlé de M. Brazeau comme étant un sénateur dur à cuire et pugnace. « Je voulais quelqu’un qui ferait office de faire-valoir, et nous sommes tombés sur un sénateur à l’air bagarreur, un dur à cuire issu d’une communauté autochtone. Il avait la tête de l’emploi et offrait un parfait contraste », a raconté le premier ministre dans son entrevue.

« C’était le parfait récit, c’est l’histoire que nous voulions raconter », a ajouté M. Trudeau.

En entrevue à la station CBC Radio One, à Vancouver, le premier ministre a dit regretter son choix de mots pour décrire le sénateur, précisant que cette façon de parler de M. Brazeau « ne contribue pas à l’esprit positif de la réconciliation » avec les peuples autochtones.

Entrevue de Justin Trudeau sur CBC (en anglais) – 1:17

Apprendre à peser ses mots

Cindy Blackstock
Cindy Blackstock © CBC

Les propos de Justin Trudeau ont vivement fait réagir des figures politiques autochtones du pays, dont Cindy Blackstock, directrice générale de la Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières Nations du Canada.

Pour Mme Blackstock, les propos du premier ministre Trudeau s’inscrivent dans une logique colonialiste.

« [Ces propos] renforcent cette dichotomie… cette dichotomie coloniale où il y a les sauvages d’un côté et les civilisés de l’autre. Les sauvages sont toujours les Autochtones, alors que les civilisés sont issus des forces coloniales », a-t-elle indiqué.

Justin Trudeau et Patrick Brazeau lors de leur combat amical en 2012 Photo : La Presse canadienne/Fred Chartrand
Justin Trudeau et Patrick Brazeau lors de leur combat amical en 2012 Photo : La Presse canadienne/Fred Chartrand

Aide-mémoire…
Le match de boxe Trudeau-Brazeau en 2012 avait été organisé à des fins caritatives.
L’événement avait été hautement médiatisé, puisqu’il cristallisait en quelque sorte les tensions entre le Parti conservateur, qui était alors au pouvoir, et le Parti libéral, qui était devenu le deuxième parti d’opposition après avoir subi un revers historique aux élections générales de 2011.
Le premier ministre Trudeau était finalement sorti vainqueur de cette rencontre, déjouant ainsi la plupart des pronostics de l’époque.

Le mach de boxe – La victoire – 1:08

RCI avec La Presse canadienne, Radio-Canada et CBC

En complément

Trudeau s’excuse après une déclaration controversée sur le sénateur Brazeau – Radio-Canada 

Trudeau ‘regrets’ comments in Rolling Stone about Senator Patrick Brazeau – CBC 

Justin Trudeau en une du Rolling Stone – Radio-Canada 

Catégories : Autochtones, International, Politique
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