Pensionnats autochtones: les enseignants se disent mal outillés pour en parler en classe
Photo Credit: Radio-Canada

Des enseignants disent ne pas avoir les compétences nécessaires pour parler des pensionnats autochtones en classe

Une étude récente de la professeure Emily Milne met en lumière une fracture entre le désir des enseignants au Canada de raconter et d’enseigner aux enfants la sombre page d’histoire des pensionnats autochtones au pays et leur manque de préparation. Ils manquent de confiance et craignent de ne pas dire les bonnes choses.

Emily Milne (Université MacEwan, Edmonton, Alberta)

Mme Milne enseigne la sociologie à l’Université MacEwan à Edmonton, capitale de l’Alberta. Au cours de sa recherche, elle a interviewé une centaine de parents autochtones et non autochtones du sud de l’Ontario de 2012 à 2014.

Son rapport a été publié dans l’International Indigenous Policy Journal. Elle recommande entre autres que les écoles fassent appel à des coachs autochtones. On a fait appel à de telles personnes-ressources dans une école ontarienne au cours d’un été dans le cadre d’un programme expérimental.

« There were educators I met who didn’t know about residential schools. They didn’t know about Indigenous people in Canada, Indigenous culture and heritage and history. Then there were teachers who knew a bit about it but still were unsure how to incorporate it into their classes, and so didn’t. »

(Trad. : Vous avez des enseignants qui n’y connaissent rien dans les affaires des pensionnats autochtones. Ils ne connaissent rien des réalités autochtones au Canada ni de la culture ni de l’histoire. Puis, vous avez les autres qui en savent un peu, mais qui ignorent comment l’intégrer dans leurs classes. Donc, ils ne le font pas.)

Emily Milne, auteure du rapport

Rapport de la professeure Emily Milne, (Université MacEwan, Edmonton) sur l’enseignement de l’histoire des pensionnats autochtones dans les salles de classe au Canada. © http://ir.lib.uwo.ca/

Commission de vérité et réconciliation

La Commission de vérité et réconciliation du Canada avait fait plusieurs recommandations dans son rapport final en ce qui a trait aux pensionnats autochtones afin d’arrimer les notions d’histoire et de cultures autochtones dans le programme d’apprentissage scolaire de tous les enfants au pays.

Certaines provinces ont donné leur aval à quelques-unes d’entre elles – l’éducation est de ressort des provinces au Canada – et des associations et syndicats d’enseignants ont mis des articles à ce sujet sur leurs sites web pour offrir quelques pistes, quelques exemples, pour inclure des notions de culture autochtone dans des domaines allant des sciences sociales aux sciences appliquées.

Reste que, pour nombre d’enseignants, cette partie sensible de l’histoire du Canada est encore bien difficile à intégrer dans leurs cours.

En 2016, Femmes autochtones du Québec (FAQ) se disait déçue par le peu de place consacrée à l’histoire des Premières Nations au Québec et au Canada dans le nouveau programme d’histoire québécois au secondaire, particulièrement en ce qui a trait à l’histoire des pensionnats autochtones.

En savoir plus :

Enseigner l’héritage des pensionnats autochtones, l’exemple du Montana

L’enseignement autochtone

L’exemple de la fédération des enseignants de la Colombie-Britannique (en anglais)

RCI, PC, Femmes autochtones, bctf.ca, Radio-Canada, Encyclopédie canadienne

Catégories : Autochtones, Société
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