De nombreuses familles canadiennes pourraient avoir de bien mauvaises surprises avec cette nouvelle hausse des taux d’intérêt.   Photo : iStock / OcusFocus

De nombreuses familles canadiennes pourraient avoir de bien mauvaises surprises avec cette nouvelle hausse des taux d’intérêt. Photo : iStock / OcusFocus

Deuxième hausse du taux directeur de la Banque du Canada et deuxième pige dans nos porte-monnaies

La Banque du Canada pouvait procéder à un resserrement monétaire ou opter pour le statu quo en laissant son taux directeur à 0,75 %. Elle a misé sur une hausse de 0,25 %.

Stephen Poloz, gouverneur de la Banque du Canada Photo : Reuters/Chris Wattie
Stephen Poloz, gouverneur de la Banque du Canada Photo : Reuters/Chris Wattie

Le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, éludait depuis quelques semaines les questions des journalistes.

Allait-il augmenter de nouveau son taux directeur? Mais lui et son équipe se sont permis de faire beaucoup d’insinuations pour préparer les Canadiens à la secousse d’une seconde hausse en trois mois.

C’est d’abord dans l’immédiat un geste de confiance que pose la Banque par rapport à la robustesse de l’économie canadienne qui depuis 2015 avait été très touchée par la chute mondiale des prix du pétrole, un combustible dont le Canada possède les deuxièmes réserves en importance du monde.

Or, on apprenait il y a quelques jours à peine que le PIB du Canada a progressé de 4,5 % au deuxième trimestre cette année. Une croissance qu’on n’avait pas vue depuis 10 ans!

Des hausses d’un quart de point de pourcentage peuvent paraître infimes, mais selon les analystes, nous sommes à la fin d’un cycle de 9 années où des taux d’intérêt très bas sont venus financer l’expansion du train de vie des Canadiens.

Écoutez

L’effet sur les Canadiens sera réel

La moyenne des soldes hypothécaires au pays s'établit à près de 200 000 $ en date du 30 juin, ce qui représente une hausse de 5 % depuis un an.
La moyenne des soldes hypothécaires au pays s’établit à près de 200 000 $ en date du 30 juin, ce qui représente une hausse de 5 % depuis un an.

Pour des milliers de Canadiens, le fait que la Banque du Canada augmente son taux d’intérêt est un avertissement.

Chaque hausse décrétée se traduit par une autre ponction dans les poches des consommateurs canadiens qui ont contracté des emprunts pour acheter des biens immobiliers ou de consommation.

Dans le monde de l’intérêt composé, en particulier pour les consommateurs qui ont poussé les emprunts à la limite, cette augmentation d’un demi-point depuis juillet sera bientôt douloureuse.

Pour les Canadiens qui ont une marge de crédit ou une hypothèque à taux variable rattachée au taux préférentiel, l’effet sera probablement immédiat.

Chez ceux qui ont des prêts hypothécaires à durée déterminée ou des soldes sur leurs cartes de crédit, une hausse du taux directeur pourrait prendre un certain nombre de mois avant d’avoir une incidence sur leurs porte-monnaies.

Une montée des taux d’intérêt qui bouscule les finances personnelles des Québécois

Le Mouvement Desjardins apparaît au 2e rang du plus récent classement des banques
Le Mouvement Desjardins apparaît au 2e rang du plus récent classement des banques au Québec. © Radio-Canada

Une nouvelle étude du Mouvement Desjardins publiée mardi indique que jusqu’à 40 000 ménages québécois dépasseraient le seuil critique du niveau d’endettement advenant que le taux directeur de la Banque du Canada soit de 3 % ou 5 % à la fin de 2021.

Cela signifie que leur ratio du service de la dette (RSD) – qui tient compte des obligations financières liées au remboursement des emprunts en fonction du revenu brut – excéderait alors 40 %.

Plusieurs auraient de la difficulté à effectuer leurs paiements. Cela ne signifie toutefois pas que tous ces ménages seraient en situation de défaut.
L’étude convient qu’une « poussée spectaculaire » des taux d’intérêt paraît « peu probable » et que les scénarios évoqués ne reflètent pas les prévisions de base de Desjardins.

Selon la coopérative bancaire, le taux directeur de la Banque du Canada devrait grimper à 2 % d’ici deux ans pour ensuite redescendre graduellement à 1,25 %. Elle rappelle toutefois qu’à la fin de l’année 2000, le taux de financement à un jour de la banque centrale atteignait 5,75 %.

RCI avec La Presse canadienne et la contribution de Claude Bernatchez, Majorie April, Olivier Bourque, de Radio-Canada

En complément

Une montée des taux d’intérêt bousculerait les finances des Québécois – Radio-Canada 

Une première baisse du prix des maisons à Victoria en deux ans – Radio-Canada 

Canadian borrowers wait and wonder if rates will rise tomorrow – CBC 

Catégories : Économie, Société
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