Justin Trudeau lors du défilé gay d'Ottawa l'été dernier.

Justin Trudeau lors du défilé gay d'Ottawa l'été dernier.
Photo Credit: Radio Canada

Excuses officielles d’Ottawa à la communauté LGBT+ et peut-être plus encore

Les Canadiens qui ont fait face dans le passé à des poursuites criminelles, qui auraient été chassés de l’armée ou congédiés de la fonction publique en raison de leur orientation sexuelle recevront des excuses officielles du premier ministre.

Justin Trudeau formulera ces excuses le mardi 28 novembre à la Chambre des communes.

Pierre Elliott Trudeau, le père de Justin, avait décriminalisé l’homosexualité en 1969, mais la discrimination contre les gais a néanmoins longtemps persisté dans l’appareil fédéral et ailleurs au pays.

Les crimes contre les Canadiens transgenres sont considérés comme des crimes haineux, en vertu d’un changement au Code criminel apporté par le gouvernement de Justin Trudeau.

Violence policière en Ontario dans les années 70 contre des manifestants homosexuels. CBC

Violence policière en Ontario dans les années 70 contre des manifestants homosexuels. CBC

D’autres mesures annoncées après les excuses?

Randall Garrison - NPD

Randall Garrison – NPD

L’un des trois principaux partis d’opposition au parlement, le NPD, estime que le gouvernement de Justin Trudeau doit accompagner ses prochaines excuses aux minorités sexuelles de « mesures de réparation » concrètes.

Selon le député néo-démocrate Randall Garrison, ces casiers judiciaires restreignent les Canadiens et continuent de leur nuire lorsqu’ils voyagent aux États-Unis, notamment, et lorsqu’ils postulent pour un emploi ou qu’ils souhaitent faire du bénévolat.

Les groupes de défense des personnes LGBT+ soutiennent également qu’il en faudra plus pour réparer les erreurs du passé et du présent. Ils réclament un dédommagement financier et des mesures concrètes pour aider les victimes de discrimination.

« À partir du moment où le gouvernement présente des excuses, habituellement, c’est accompagné d’un dédommagement. C’est logique », dit Laurent McCutcheon, militant de longue date pour la communauté LGBT+.

Des sources confirment que les discussions vont bon train en vue d’une entente entre Ottawa et des groupes militants ayant lancé une action collective contre le gouvernement fédéral.

Pas moins de 98 % des personnes transgenres vivent de la dépression ou de l’isolement, selon un vaste sondage rendu public au mois d’août. La majorité des homosexuels vivent aussi des épisodes de détresse, rappelle le responsable de la Fondation Jasmin Roy.

Accroître les services

Les personnes issues des minorités ethniques sont les plus fragiles et isolées, selon Jasmin Roy. Plusieurs cultures sont fermées aux minorités sexuelles et mettent au ban les personnes LGBTQ.

Il réclame des services pour les gens vulnérables non seulement à Montréal, mais aussi en région. Les gens LGBTQ ne se confinent plus à des quartiers comme le Village, à Montréal, mais vivent dans les mêmes quartiers que tout le monde, n’importe où au Québec. « Ça prend des services dans les écoles, dans les CLSC, dans les cliniques. Les jeunes font leur coming out à 12 ans et demi. Dans mon temps, c’était à 18 ans », dit Jasmin Roy.

Les groupes LGBT+ aimeraient aussi qu’on accorde un pardon à tous les Canadiens qui ont été emprisonnés pour leur simple orientation sexuelle, avant 1969.

Aide-mémoire…
– Antérieurement aux années 60, l’homosexualité au Canada était un acte criminel passible d’emprisonnement et demeurait dans la clandestinité.
– Jusqu’au milieu des années 70, l’homosexualité était considérée comme une maladie mentale au sein de la communauté médicale.
– À Montréal, durant les Jeux olympiques d’été de 1976, le maire Jean Drapeau avait lancé une offensive de nettoyage des rues de la ville. On tentait de cacher les taudis, les sans-abri et les bars-saunas gais. Il y a 41 ans, 200 gais avaient ainsi été emprisonnés avant la tenue des JO de Montréal.

En juin 1976, près de 2000 personnes ont participé à la première manifestation homosexuelle de l’histoire du Québec en marchant dans la rue Dorchester (renommée boulevard René-Lévesque en 1987).

En juin 1976, près de 2000 personnes ont participé à la première manifestation homosexuelle de l’histoire du Québec en marchant dans la rue Dorchester (renommée boulevard René-Lévesque en 1987).

RCI avec La Presse Canadienne

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Catégories : Politique, Société
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