La leader birmane Aung San Suu Kyi, le 24 mai 2017.
Photo Credit: Reuters/Soe Zeya Tun

La dirigeante birmane Aung San Suu Kyi toujours présente au Musée canadien des droits de la personne

Connu sous le sigle MCDP, le Musée canadien des droits de la personne, situé à Winnipeg au Manitoba, ne projette pas de retirer les références à Mme Suu Kyi dans deux de ses expositions.

L’hommage à celle qui dirige aujourd’hui le Myanmar se retrouve au quatrième étage du musée dans le volet Les Tournants de l’humanité tout près de Nelson Mandela et du dalaï-lama.

Une situation inacceptable pour Raees Ahmed, un Canadien d’origine rohingya :

« On ne peut pas mettre [Aung San Suu Kyi] dans un musée où des gens passeront et s’arrêteront pour lire les panneaux, où les enfants vont lire des choses à son sujet et comprendront que ce sont les héros et les modèles dont il faut suivre l’exemple. Non, c’est vraiment inconcevable ».

Aung San Suu Kyi est aussi présente au deuxième étage dans une chronologie relatant des moments charnières de l’histoire des droits de l’homme.

Depuis près de trois mois, 600 000 Rohingyas ont déserté le nord du Myanmar pour trouver refuge au Bangladesh, pays à majorité musulmane.

Musée canadien des droits de la personne à Winnipeg
Musée canadien des droits de la personne à Winnipeg © PC/JOHN WOODS

Rhea Yates, porte-parole du Musée canadien des droits de la personne :

« Cette exposition-là porte sur les citoyens honoraires du Canada. Le gouvernement fédéral a conféré cette distinction à six personnes, et [Aung San Suu Kyi] compte toujours parmi elles […] nous reconnaissons que son inclusion [en qualité de défenderesse des droits de la personne] à l’heure actuelle puisse paraître incohérente aux yeux des visiteurs. »

C’est que Mme Suu Kyi, qui a remporté le prix Nobel de la paix en 1991 pour sa lutte non violente pour la démocratie, dirige ce pays qui est sous l’emprise militaire.

Son inaction et son silence face à la crise que vivent les Rohingyas sont critiqués. L’ONU parle de nettoyage ethnique, alors que l’organisme Human Rights Watch affirme que les militaires birmans ont commis des viols et d’autres actes de violence généralisés envers les femmes et les enfants.

Les Rohingyas qui fuient vers le Bangladesh proviennent principalement de l’État de Rakhine au Myanmar.

Mme Yates n’exclut pas de se pencher sur une façon de présenter la situation des Rohingyas :

« Il n’y a pas encore de plan directeur [pour une exposition sur les Rohingyas], mais l’histoire des Rohingyas aurait la même résonance que d’autres histoires que nous racontons dans notre galerie Briser le silence. Cette salle se concentre sur le rôle du secret et du déni dans le cas de nombreuses atrocités du monde entier. »

RCI avec Radio-Canada

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Le Myanmar et le Bangladesh s’entendent sur le rapatriement des Rohingyas (Radio-Canada avec Reuters)

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Catégories : Immigration et Réfugiés, International, Politique
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