Le Canada débloque de nouveaux fonds pour lutter contre le VIH/Sida et les infections transmises sexuellement et par le sang.
Photo Credit: VADIM GHIRDA

VIH/Sida : besoin d’argent et de sensibilisation

Même si le Canada ne fait pas partie des pays les plus touchés par l’épidémie du VIH/Sida, quelque 65 000 Canadiens vivent avec cette maladie. Ottawa va débloquer 26,4 millions de dollars par année pour la prévention du VIH et d’autres infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS).

La Journée mondiale de lutte contre le sida est l’occasion de souligner qu’environ 2500 nouvelles infections au VIH sont enregistrées au Canada chaque année. Une donnée qu’Ottawa veut changer. D’où ce projet de financement de 84 projets pour la prévention du VIH, de l’hépatite C et d’autres ITSS. En tout, 122 organismes recevront le financement d’Ottawa pendant une période maximale de cinq ans. Ces organismes vont travailler à la prévention auprès des populations prioritaires.

La ministre fédérale de la Santé, Ginette Petitpas Taylor, qui en a fait l’annonce vendredi, a également fait part de l’octroi de près de 10 millions de dollars à cinq équipes de recherche. Celles-ci se pencheront sur la mise en œuvre et l’amélioration des programmes de lutte contre le VIH dans de multiples communautés hétérogènes.

Des efforts à faire

L’une de ces équipes de recherche s’intéressera uniquement à l’adaptation et à l’élargissement d’une initiative de dépistage et de traitement du VIH dans les réserves, qui s’adresse aux communautés inuites, métisses et de Premières Nations ayant les plus grands besoins.

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Michel Morin, directeur adjoint de COCQ-Sida © COCQ-Sida

Bien qu’il ait accompli d’importants progrès dans la lutte contre le VIH/Sida au cours des trois dernières décennies, Ottawa reconnaît que beaucoup reste encore à faire pour atteindre l’objectif d’éliminer la menace que constitue le sida pour la santé publique mondiale d’ici 2030.

Au Québec, on estime qu’environ 20 000 personnes vivent actuellement avec le VIH. Chaque jour, deux nouvelles personnes sont infectées dans la province. La ministre déléguée à la Réadaptation, à la Protection de la jeunesse, à la Santé publique et aux Saines habitudes de vie, Lucie Charlebois, a profité de la journée pour souligner l’engagement des intervenants du milieu de la santé et des services sociaux ainsi que des organismes communautaires. L’un de ces organismes est la Coalition des organismes communautaires québécois de lutte contre le sida, (COCQ-Sida). Michel Morin en est le directeur adjoint.

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Onusida préoccupée par le cas des hommes

Le rapport d’Onusida rendu public vendredi à Ottawa nous apprend que les hommes sont moins susceptibles que les femmes d’effectuer un dépistage du VIH ou d’accéder à la thérapie antirétrovirale et, par conséquent, plus à risque de décéder de maladies associées au sida.

À travers le monde, moins de la moitié des hommes séropositifs sont sous traitement, en comparaison avec 60% des femmes. Les hommes risquent également davantage que les femmes de débuter le traitement tardivement, de l’interrompre ou de ne plus être répertoriés comme suivant un traitement.

Michel Sidibé, directeur exécutif d’Onusida, a présenté le nouveau rapport à Ottawa © ONU

Quelque 36,7 millions de personnes dans le monde vivaient avec le VIH en 2016, mais moins de 21 millions d’entre elles avaient accès au traitement antirétroviral, selon Onusida. Le sida ou les maladies qui y sont associées ont fait un million de morts dans le monde en 2016 et environ 1,8 million de personnes supplémentaires ont été infectées.

En Afrique subsaharienne, les hommes vivant avec le VIH ont 20 % moins de chances de connaître leur état sérologique que les femmes. Ils sont aussi proportionnellement moins nombreux à avoir accès au traitement. Dans la même région, à mesure que les hommes avancent en âge, leur utilisation de préservatifs pour des rapports sexuels avec un partenaire occasionnel devient plus faible et ils sont plus susceptibles d’être séropositifs.

Les homosexuels toujours plus à risque

Les homosexuels sont par ailleurs 24 fois plus susceptibles de contracter le VIH que les hétérosexuels. En outre, dans plus d’une douzaine de pays (Mexique, Nigeria…), plus de 15% des homosexuels vivent avec le sida.

Deux hommes se tiennent par la main
Les homosexuels sont toujours l’un des groupes les plus touchés par le VIH/Sida, selon l’Onusida.

L’Onusida déplore d’autre part la diminution de l’utilisation du préservatif en Australie, en Europe et aux États-Unis. « Si nous laissons la complaisance s’installer, le VIH va s’implanter et nos espoirs de mettre fin à l’épidémie de sida d’ici 2030 seront anéantis », a déclaré Michel Sidibé, directeur de l’Onusida.

M. Sidibé a tout de même salué les efforts de prévention partout sur la planète en soulignant que, pour la première fois, davantage de personnes porteuses du virus sont sous traitement qu’il y a de personnes atteintes. Les Nations unies ont fixé cette échéance pour mettre fin à l’épidémie de sida dans le monde.

(Avec l’AFP et PC)

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