Près d'un an après l'adoption de la politique «Montréal ville sanctuaire», une menace d'expulsion pèse sur des membres de la communauté guinéenne en situation irrégulière au Canada
Photo Credit: CBC

Menacés de déportation, quatre membres de la communauté guinéenne en appellent à la mairesse de Montréal

Quatre membres de la communauté guinéenne de Montréal sont dans l’attente d’une date pour leur expulsion du Canada parce qu’ils sont considérés comme étant en situation irrégulière. Pour tenter d’échapper à ce qui semble être un véritable calvaire, ils se mobilisent et souhaitent avoir une rencontre avec la mairesse de Montréal pour solliciter son appui, en tant qu’élue de la ville refuge.

Dans un entretien avec Alice Chantal Tchandem., Ansou Barry a parlé de son inquiétude quant à ce qui l’attend dans les prochains jours : son expulsion vers son pays d’origine, la Guinée.

Il redoute tous les châtiments auxquels il pourrait être soumis une fois sur place.

Ce fils de musulmans convaincus et pratiquants de la première heure déclare avoir quitté ce pays pour échapper aux représailles de ses parents qui n’auraient pas accepté sa conversion au christianisme.

Ayant fui vers le Canada où il réside et travaille depuis près de six ans dans le secteur manufacturier, la vie semblait tranquille pour Barry jusqu’au début de cette année. Il a alors reçu une lettre lui signifiant sa déportation prochaine.

Écoutez

Depuis décembre dernier, les demandes d’asile faites par de nombreux membres de la communauté guinéenne montréalaise ont été refusées en masse. Ceux et celles dont les demandes ont été refusées et qui font présentement face à des menaces de déportation avaient présenté leurs demandes dans un contexte où les déportations vers la Guinée étaient ralenties par l’épidémie d’Ebola de 2013 à 2016.

Mobilisation du comité guinéen pour un statut pour tous

Les quatre personnes menacées d’expulsion ne sont pas seules dans leur combat pour obtenir un statut de réfugié au Canada.

Elles bénéficient de l’appui du Comité guinéen pour un statut pour tous et pour toutes qui a tenu, à l’occasion de la journée internationale des migrants ce 18 décembre, à faire un geste significatif, en appelant à une rencontre avec la mairesse Valérie Plante.

Au cours de cette rencontre, il sera question d’échanger sur le statut de Montréal comme ville refuge, par conséquent une ville plus ouverte et plus inclusive, comme l’avait toujours soutenu son prédécesseur, Denis Coderre.

« Le conseil municipal avait adopté à l’unanimité, sous le maire Coderre, la déclaration désignant Montréal ville refuge, c’est-à-dire une ville offrant des services municipaux aux immigrants sans papiers sans qu’ils aient à craindre une expulsion. »

Parmi les attentes concrètes à l’issue de cette rencontre, M. Barry a mis l’accent sur la nécessité pour la nouvelle mairesse de les accompagner dans leur combat, afin qu’ils obtiennent rapidement un certificat de sélection du Québec.

C’est ce précieux document qui les sauvera du calvaire de l’expulsion vers une destination qu’ils voient comme moins sûre et hautement dangereuse pour leur sécurité. Selon M. Barry, la Guinée est « une dictature où règnent toutes sortes d’exactions et d’arrestations arbitraires », ce qui n’est pas de nature à rassurer tous ceux qui sont visés par la déportation.

 «Je crains pour ma vie si on me renvoie en Guinée. Je suis maintenant chez moi à Montréal et je demande à Valérie Plante de faire quelque chose pour moi et les personnes comme moi vivant dans cette ville». –  Ansou Barry, demandeur d’asile menacé d’expulsion.

 

Catégories : Immigration et Réfugiés, Société
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