Une tranche de pain

Une tranche de pain
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Coupable de fixation des prix du pain, Loblaw offre des bons de réduction de 25 $ aux Canadiens

La boulangerie George Weston et le géant de l’épicerie Loblaw viennent tous deux d’admettre leur culpabilité, mais soutiennent que les employés responsables ont été congédiés et ne travaillent plus pour eux.

Loblaw
Loblaw © PC/Ryan Remiorz

En signe de mea culpa, Loblaw offre à ses clients admissibles qui s’enregistrent en ligne une carte de 25 $, qui peut être utilisée pour l’achat d’articles vendus dans des supermarchés Loblaw partout au Canada.

Certains analystes estiment qu’une telle mesure pourrait finir par coûter environ 150 millions de dollar au géant de l’alimentation, la compagnie estimant que 6 millions de consommateurs pourraient se qualifier et obtenir la carte s’ils peuvent faire la preuve qu’ils ont acheté du pain dans une épicerie appartement à Loblaw de 2001 à 2015.

Loblaw Cos Ltd est le plus important détaillant du pays. Il emploie près de 200 000 Canadiens dans ses magasins, notamment les bannières No Frills et Shoppers Drug Mart. Il a plus de 2300 emplacements.

Pour obtenir votre carte cadeau, vous devez inscrire votre adresse courriel en ligne sur cette page web de Loblaw ici : https://www.loblawcard.ca/fr
Le programme de remboursement va débuter le 8 janvier mais vous pouvez déjà inscrire votre adresse courriel et vous recevrez un message de rappel en janvier. La date limite d'inscription au programme de remboursement est le 8 mai 2018.

Une fixation des prix qui se serait étalée sur de très nombreuses années

Le PDG de George Weston, Galen Weston
Le PDG de George Weston, Galen Weston, lors de l’assemblée annuelle de la société, en 2010. © PC/Nathan Denette

La société George Weston et les compagnies Loblaw affirment avoir elles-mêmes averti le Bureau de la concurrence du Canada dès leur découverte, en mars 2015, d’un stratagème de fixation des prix dans le secteur de la boulangerie impliquant des employés au sein de leurs deux entreprises.

Cette coordination illégale des prix de détail et de gros de certains produits de boulangerie emballés s’est déroulée pendant une période qui s’est étendue de la fin 2001 à mars 2015.

George Weston et Loblaw précisent avoir apporté d’importantes améliorations depuis ce printemps à leurs programmes de conformité et qu’elles sont parvenues à une entente de règlement avec le Bureau de la concurrence du Canada.

Parce qu’elles ont admis avoir participé à l’entente, et en raison de leur collaboration à l’enquête du Bureau de la concurrence, les sociétés ne feront l’objet d’aucune accusation ni sanction criminelle, ont-elles affirmé.

« Ce type de comportement est inacceptable et n’a pas sa place au sein de notre entreprise ni au sein du secteur canadien des magasins d’alimentation. Cela n’aurait jamais dû se produire », a affirmé pour sa part le président du conseil et chef de la direction des deux entreprises, Galen Weston.

Aide-mémoire
– À la fin octobre, le Bureau de la concurrence a exercé des mandats de perquisition dans des bureaux de certains épiciers, mais l’organisation a indiqué qu’il n’y avait pas pour l’instant de conclusion de mauvaises pratiques, et qu’aucune accusation n’était portée. Le Bureau de la concurrence ajoutait ne pas pouvoir révéler plus de détails en raison de la confidentialité des enquêtes.

Un géant québécois de l’alimentation toujours la cible des enquêteurs

Enseigne d’une épicerie Metro
Enseigne d’une épicerie Metro © PC/Paul Chiasson

La compagnie Metro affirmait mardi continuer de collaborer avec les autorités, disant aussi avoir amorcé sa propre enquête interne. Metro exploite un réseau de plus de 600 magasins d’alimentation en Ontario et au Québec, notamment sous la bannière Food Basics, et plus de 250 pharmacies.

« Sur la base de l’information traitée à ce jour, nous n’avons découvert aucun élément qui nous permettrait de conclure que Metro a enfreint la Loi sur la concurrence et nous ne croyons pas que l’enquête du Bureau aura un impact négatif important sur les activités, les résultats d’opération ou la situation financière de Metro », a soutenu l’entreprise par communiqué.

Sobeys, Canada Bread et Walmart Canada ont aussi affirmé qu’elles collaboraient pleinement à l’enquête.

Le saviez-vous?
– « La fixation des prix et le truquage des offres sont des infractions criminelles graves qui nuisent aux consommateurs et aux entreprises en faisant grimper les prix et en réduisant les choix », selon un récent rapport sur les activités du Bureau de la concurrence.
– La Loi canadienne sur la concurrence comprend des dispositions civiles et pénales. Ces dispositions pénales s’appliquent aux accords visant à fixer les prix ou à restreindre l’offre.
– Un cartel est formé lorsque des entreprises indépendantes acceptent d’agir ensemble au lieu de se faire concurrence, selon le Bureau. Gréer les offres, fixer les prix, accepter de partager les ventes par territoire et restreindre la production sont les formes les plus courantes d’activité des ententes.

RCI avec La Presse canadienne et CBC

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Catégories : Économie, Société
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