Les hallacas, ces crêpes vénézuéliennes farcies de viandes et de légumes, sont servies traditionnellement à Noël. Vidéo: Marie-Claude Simard, animation:Er Shen

Cuisine Je me souviens – Les hallacas en fête!

Chez Andrés Medina et Denyse Panet-Raymond, ça sent Noël dès le début de décembre. Mais ce n’est ni l’odeur de sapin ni celle de dinde rôtie qui embaument leur maison de Laval, en banlieue de Montréal. C’est celle de la feuille de bananier, un élément clef dans la confection des hallacas, le mets traditionnel de Noël par excellence au Venezuela.

Andrés Medina, André-Nicolas Medina, Denyse Panet-Raymond et Arianne Medina reçoivent amis et proches chaque année pour la confection des hallacas, un mets vénézuélien de Noël. Photo: Marie-Claude Simard/RCI

Ces crêpes de maïs farcies de viandes et de légumes, puis bouillies, enveloppées dans une feuille de bananier, sont alléchantes lorsqu’elles aboutissent dans l’assiette le 25 décembre. Mais leur préparation nécessite beaucoup d’effort, mobilisant amis et proches pendant une journée entière quelques semaines avant Noël, précisément le 9 décembre, cette année, chez les Medina-Panet-Raymond. RCI y était.

Et c’est justement ces grands rassemblements conviviaux, bien arroser de vin et de rhum, où tout le monde s’affaire à rouler, garnir, envelopper et ficeler les hallacas qui donne à ce mets un caractère festif et en font le plat marquant de la jeunesse d’Andrés.

« J’adore cette partie de Noël, les hallacas! L’ingrédient principal? C’est la musique, et l’alcool bien sûr! Le rhum! » – Andrés Medina

Andrés Medina s’occupe de la préparation des feuilles de bananiers en vue de la confection des hallacas. © Marie-Claude Simard/RCI

Andres décrit avec une joie contagieuse le temps des hallacas de son enfance, l’ambiance chaleureuse des réunions familiales et l’effervescence du marché de Caracas où ses parents l’envoyaient pour acheter les ingrédients.

« On adorait aller là-bas. Tout était prêt à acheter pour confectionner les hallacas. C’était vraiment génial, car il y avait plein de monde. On adorait le brouhaha », explique le mécanicien aéronautique.

Écoutez Andrés nous parler des hallacas, avec sa conjointe Denyse Panet-Raymond et son fils André-Nicolas Medina.

(Vidéo: Marie-Claude Simard/RCI)

Perpétuer la tradition

Le couple s’est marié en 1988 au Vénézuéla où leur deux enfants, André-Nicolas et Arianne, sont nés. La famille est venue s’établir définitivement au Québec en 1995.

« C’était important de continuer cette tradition-là pour les enfants et garder bien vivantes les racines de chez les grands-parents » – Denyse Panet-Raymond

Voici comment assembler les hallacas. Un cours accéléré!

(Vidéo: Marie-Claude Simard/RCI)

Un chantier festif

Andrés explique que les hommes et les femmes ont traditionnellement leurs tâches spécifiques. D’un côté, les femmes s’occupent du ragoût, des légumes, et de la pâte. Puis, toute la journée, elles roulent les hallacas.

« En fait elles font tout! », lance en riant André-Nicolas, le fils du couple, lui-même chef cuisinier.

D’autre part, les hommes s’occupent… de l’alcool, et de préparer les feuilles de bananiers. D’ailleurs, en ce jour de fabrication intensive dans la demeure de la famille lavalloise, Andrés passe une bonne partie de la journée au sous-sol à s’occuper de la sélection des feuilles de bananier qui serviront à la confection d’environ 200 hallacas. Il les lave à l’eau et au vinaigre et les coupe de différentes grandeurs.

Denyse Panet-Raymond montre à ses invitées comment assembler les hallacas. D’abord il faut imperméabiliser la feuille. © Marie-Claude Simard/RCI

Les femmes à l’œuvre!

Les invitées écoutent attentivement les directives de Denyse avant de se mettre à l’oeuvre.

« D’abord, il faut imperméabiliser la feuille avec l’huile et l’onoto », dit-elle. L’onoto est un arbuste d’Amérique du Sud qui, mélangé à l’huile, lui donne une couleur oranger.

Ensuite, il faut étendre la pâte sur la feuille et y déposer la garniture. S’empilent alors au centre de la crêpe du ragoût de boeuf et de porc, un morceau de dinde, une tranche de bacon, des oignons, quelques câpres, du  piment rouge deux amandes, deux olives et quelques raisins ayant mariné dans le vin.

Les volontaires se succèdent autour de la table et le chantier se poursuit jusqu’au soir. © Denyse Panet-Raymond

« Quiero un blanquito!»

Après la confection des premières hallacas, l’atmosphère se détend.

« Quiero un blanquito! (je prendrais un petit verre de blanc) », demande poliment une invitée.

Peu à peu, les hallacas s’accumulent joyeusement au bout de la table où André-Nicolas les ficelle avec la virtuosité d’un boucher. Elles seront ensuite bouillies pendant environ 75 minutes.

Les âmes aidantes se succèdent en différent quart de travail et le chantier se poursuit jusqu’au soir. Finalement, quelques hallacas cuites sont partagées en dégustation. Quel délice!

Les premières hallacas sont prêtes à être dégustées. Photo: Marie-Claude Simard/RCI

La chronique Cuisine Je me souviens va à la rencontre de gens qui nous font découvrir un plat marquant de leur enfance et nous parlent des souvenirs qui y sont rattachés.

Catégories : Société
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