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Les Rohingyas, une minorité ethnique et religieuse du Myanmar sont persécutés par la majorité bamare, qui elle est bouddhiste.

Un monde plus juste et plus humain est-il possible?

Crises, discriminations, racisme, nettoyage ethnique, sexisme, homophobie, islamophobie, xénophobie…la liste de maux engendrés par la détestation et le rejet de l’Autre à notre époque est longue. Tous les jours ou presque, l’actualité vient nous le rappeler. Facile donc de céder au découragement, à la désillusion et au fatalisme. C’est justement le piège dans lequel refuse de tomber le Centre Justice et Foi de Montréal.

Comment encourager le vivre-ensemble et le pluralisme à l’ère du brassage des populations? Comment contrer les effets néfastes du néolibéralisme? Comment mobiliser les énergies autour d’enjeux fédérateurs?  Bref, comment rendre notre monde meilleur? Voilà quelques-unes des nombreuses préoccupations du Centre Justice et Foi (CJF).

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Élisabeth Garant, directrice générale du Centre Justice et Foi

Créé en 1983 par les Jésuites du Québec, le CJF promeut la justice sociale, l’égalité entre hommes et femmes, la laïcité ouverte au pluralisme religieux et l’accueil des immigrants et des réfugiés. Le regard minutieux que posent ses membres (laïcs et religieux) sur les structures sociales, politiques, économiques, culturelles et religieuses est relayé par la revue Relations. Cet organe d’information, depuis plus de trois quarts de siècle, fait la promotion d’une société juste et solidaire avec un parti pris en faveur des exclus et des plus démunis. Élisabeth Garant est la directrice générale du Centre Justice et Foi

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Le Centre Justice et Foi est un lieu d’analyses, de réflexions et d’.échanges sur quelques grands enjeux contemporains. © CJF

Le monde peut être meilleur

Dans son édition de janvier-février 2016, la revue Relations consacrait un dossier à L’amour du monde – socle de toute résistance.  On peut y lire que l’amour du monde, fait référence à la pluralité humaine. Une pluralité qui suppose désaccords et conflits, alliances et solidarités, action citoyenne, luttes sociales et politiques.

Faire du monde un meilleur endroit ne revient donc pas à gommer les différences ou annihiler à tout jamais les différends  Il faut plutôt travailler, chacun à son niveau, à assumer la responsabilité d’un monde commun. Puisque les différences et les divergences sont là pour rester, selon la revue Relations, le grand défi est de trouver une façon de débattre, de promouvoir la liberté, de défier le conformisme et de combattre la soumission de la majorité aux intérêts égoïstes de quelques-uns.

Un groupe d’intellectuels français, en 2011, observait pour sa part que la société de marché, de nos jours, fait croire à chaque citoyen que seule la concurrence permet le développement et garantit la qualité et que l’individualisme était le vrai moteur du progrès. Ces intellectuels, parmi lesquels feu Albert Jacquard, polytechnicien et généticien de renom, avaient alors appelé à une résistance « au terrorisme intellectuel de l’individualisme », afin de créer un monde plus humain.

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Le militant de gauche et généticien Albert Jacquard, décédé en 2013, était connu notamment pour son engagement en faveur des laissés-pour-compte. © AFP/Pierre Verdy

Dépasser les vieilles oppositions

D’autres voix tendent plutôt à dépasser la dichotomie entre moralisateurs de gauche, peu soucieux des coûts de leurs idées au profit de l’humanité et réalistes de droite calculateurs à outrance et qui fétichisent le marché comme solution aux problèmes économiques. Pour ces adeptes du juste-milieu, se préoccuper du bien-être collectif, opter pour une approche sociale et solidaire n’est pas, tant s’en faut, nuisible à l’économie. Les exemples sont légion en matière de culture, de protection de l’environnement, d’éducation, etc.

En 2014, une étude des universités de Waterloo (Ontario) et Cornell (New York) affirmait par exemple que ne serait ce que pour des raisons strictement économiques, les gouvernements ont intérêt à investir dans la nutrition de la petite enfance.

This photograph taken on November 17, 2017 shows a six-month-old Rohingya refugee boy named Mohammad Wahid, who is suffering from malnutrition, sitting on his mothers lap inside a makeshift shelter at Thankhsli camp in the Bangladeshi district of Ukhia.
La malnutrition provoque des problèmes de santé dont l’impact économique peut être mesuré. © GI/MUNIR UZ ZAMAN

Selon les auteurs de cette recherche canado-américaine, chaque dollar dépensé pour la nutrition pendant les 1000 premiers jours de la vie d’un enfant, peut fournir jusqu’à 166 $ de revenus futurs. Les rendements des investissements dans la nutrition ont donc des ratios avantages-coûts très élevés, en particulier dans les pays ayant des niveaux de revenu plus élevés et une économie en croissance.

D’où cette conclusion de Susan Horton de l’Université de Waterloo, « Si nous pouvons réduire le retard de croissance grâce à une meilleure nutrition précoce, nous pouvons améliorer la qualité de vie non seulement des individus, mais des nations dans leur ensemble. »

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Catégories : Société
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