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Accompagner les premiers pas du nouvel arrivant à Montréal

Débarquer à Montréal, la plus grande ville francophone d’Amérique du Nord, lorsqu’on a passé une bonne partie de sa vie en Bolivie, au Mozambique ou au Népal peut être source d’appréhensions et de tracas. En plus de la barrière de la langue, il faut naviguer à travers un système (social, éducatif, administratif, professionnel, etc.,) qu’on découvre. Bref, les nouveaux arrivants ont besoin de soutien dans leurs démarches d’intégration à Montréal Et c’est là qu’interviennent des organismes communautaires comme ALPA (Accueil liaison pour arrivants).

Situé dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve dans l’est de Montréal, ALPA s’emploie, depuis 1984, à soutenir les immigrants dans tout leur processus d’installation, d’acclimatation et d’intégration. L’organisme les accompagne notamment dans leurs démarches administratives pour l’obtention des documents essentiels comme le numéro d’assurance sociale, la carte d’assurance maladie, le permis de conduire, le permis de travail, etc. Il les guide dans leurs procédures d’immigration (résidence permanente, parrainage, citoyenneté, programme fédéral de santé intérimaire, etc.)

Parler français et trouver un emploi

L’Accueil liaison pour arrivants renseigne également les nouveaux arrivants sur le fonctionnement des systèmes d’éducation, de santé, de banque, etc. En plus d’offrir gratuitement des cours de français, en conformité avec le programme de francisation du ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion (MIDI), ALPA aide aussi les nouveaux arrivants à mieux gérer la recherche d’emploi (acquisition de techniques efficaces de recherche d’emploi, rédaction du CV et de la lettre de présentation, préparation aux entrevues d’embauche, rencontre avec des employeurs, etc.)

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René Fréchette, directeur général d’ALPA

Les immigrants qui veulent s’installer en région, se lancer dans du bénévolat, effectuer des sorties culturelles ou mener des activités sportives, peuvent également compter sur l’appui de l’organisme communautaire. Bénéficiaire d’un financement du MIDI, ALPA est censé prêter main-forte aux personnes qui répondent à des critères précis tels que : être résident permanent, être titulaire d’un permis de séjour temporaire, etc. De nombreuses personnes sont donc théoriquement exclues des services d’ALPA.

René Fréchette, directeur général de l’organisme, explique comment celui-ci aide les nouveaux arrivants aux origines diverses à devenir des citoyens autonomes au sein de la société québécoise.

Écoutez
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L’équipe d’ALPA organise une multitude d’activités au profit des nouveaux arrivants.

Un chantier en perpétuelle construction

Les organismes communautaires se plaignent régulièrement du manque de cohérence du gouvernement du Québec qui, à la moindre occasion, souligne l’importance de l’immigration tant sur le plan socioculturel que sur le plan économique. Mais, les organismes qui sont en première ligne dans l’accueil des immigrants estiment lorsqu’il faut délier les cordons de la bourse pour le financement de leurs activités, Québec est plutôt avare. De plus, ils jugent arbitraire la décision de privilégier les nouveaux arrivants de 0 à 5 ans. Puisque même après 10 ou 15 ans de présence au Québec, certains immigrants continuent d’éprouver des difficultés en matière d’intégration socioéconomique.

Le taux de chômage chez les immigrants et les non blancs au Québec est trois fois plus élevé que dans la population majoritaire.

Diverses enquêtes ont montré que les personnes dont on peut deviner l’origine québécoise grâce au nom, ont 6 plus de chances sur 10 d’être convoquées à une entrevue pour un emploi que celles ayant un nom à consonance arabe ou africaine. Résultat : les groupes minoritaires ethnoculturels sont sous-représentés dans divers secteurs d’activité (médias, parlement, fonction publique municipale et provinciale). Ce qui fait dire à Micheline Milot du Centre d’études interethniques des universités montréalaises (CCETUM) que « Pour les nouveaux arrivants, la déception de ne pas voir leurs compétences pleinement reconnues est d’autant plus grande qu’ils ont été sélectionnés par le Québec et ont choisi de venir s’établir ici ».

Les immigrants diplômés pour régler le problème de pénurie de main-d’oeuvre
L’emploi est un facteur important de rétention des immigrants dans une région.

Dans le Rapport du Vérificateur général du Québec à l’Assemblée nationale pour l’année 2017-2018 dévoilé l’automne dernier, on pouvait lire qu’un nombre appréciable d’immigrants quittaient le Québec, faute d’intégration réussie. En janvier 2016, dit le rapport, moins des trois quarts des immigrants admis au cours des années 2005 à 2014 vivaient encore au Québec. Les autres étaient soit retournés dans leur pays d’origine soit partis vivre ailleurs. Une étude de Statistique Canada, publiée en 2016, montrait également que le taux de présence des immigrants en 2014 trois ans après leur entrée au pays était de 83% au Québec, soit 4 points en dessous de la moyenne canadienne qui est de 87%.

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Catégories : Immigration et Réfugiés, Politique, Société
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