Photographie en couleur de la première explosion nucléaire lors de l’essai Trinity le 16 juillet 1945 à Alamogordo au Nouveau-Mexique.

Photographie en couleur de la première explosion nucléaire lors de l’essai Trinity le 16 juillet 1945 à Alamogordo au Nouveau-Mexique.
Photo Credit: US Army

Projet de « mini-armes nucléaires » pour la Défense américaine

Le secrétaire à la Défense des États-Unis veut renforcer sa dissuasion nucléaire. Dans un réexamen de son arsenal nucléaire, il envisage de créer des missiles d’un nouveau type à puissance limitée.

Le ministère américain de la Défense, Jim Matthis, veut réexaminer son arsenal nucléaire. Photo: Saul Loeb Agence France-Presse
Le ministère américain de la Défense, Jim Matthis, veut réexaminer son arsenal nucléaire. Photo: Saul Loeb Agence France-Presse

Cela fait craindre une relance de la prolifération entre grandes nations et un risque encore plus élevé de conflit nucléaire avec de plus petite comme la Corée du Nord.

L’idée sort tout droit d’un document du Pentagone qui est une version préliminaire de la nouvelle « Nuclear Posture Review » (évaluation du dispositif nucléaire) que le Pentagone doit publier en février.

Dans son préambule, Jim Mattis propose de développer de nouvelles armes tactiques, parfois appelées « mini-armes nucléaires », qui pourraient avoir un fort taux de pénétration et sont capables de détruire des bunkers ou des installations enterrées comme celles de la Corée du Nord.

Le département de la Défense et l’Agence fédérale de sécurité nucléaire doivent développer à cet effet un missile balistique mer-sol, précise ce document. Cette arme assurera « une option de rétorsion rapide capable de pénétrer les défenses de l’ennemi », ajoute le texte.

Aide-mémoire…
À peine élu, M. Trump avait appelé en décembre 2016 à « renforcer et à agrandir fortement » les capacités nucléaires de son pays et il avait demandé une nouvelle politique nucléaire quelques jours à peine après son arrivée à la Maison-Blanche début 2017.

Augmenter la capacité de dissuasion des États-Unis

Le document du Pentagone conclut que les États-Unis doivent aligner leur posture nucléaire sur une « évaluation réaliste » des menaces auxquelles ils sont confrontés, émanant non seulement de la Corée du Nord, mais aussi de la Russie ou de la Chine.

Selon le document, des armes nucléaires moins puissantes et plus nombreuses permettraient de contrer la « confiance mal placée » des ennemis des États-Unis dans l’idée que Washington n’utilisera jamais ses armes nucléaires conventionnelles, trop puissantes et destructrices.

Le Pentagone s’est abstenu de commenter le document, soulignant qu’il s’agissait d’un texte « prédécisionnel » qui n’a pas été approuvé par la Maison-Blanche. La version finale est attendue le 2 février.

Écoutez

Les aspects les plus troublants du document du Pentagone

Pour certains, l’élément le plus troublant du document est qu’il modifie le seuil d’utilisation d’une bombe nucléaire, citant notamment une cyberattaque massive.

Si les États-Unis vont de l’avant avec la création de mini-bombes, ce serait une violation de l’esprit du traité de non-prolifération de 1968, à l’heure où Washington tente de convaincre l’Iran et la Corée du Nord d’abandonner leur programme nucléaire.

Le document du Pentagone affirme que l’engagement des États-Unis envers le traité de non-prolifération « reste fort ». Mais il ajoute que « l’environnement actuel rend tout progrès en termes de réduction des armes nucléaires extrêmement difficiles à court terme ».

Souvenez-vous!
– Le président américain Donald Trump utilisait il y a trois mois son média favori, Twitter, pour fustiger la chaîne NBC, responsable selon lui d’avoir inventé une « fausse nouvelle », à savoir qu’il avait demandé une multiplication par 10 du stock d’armes nucléaires de sa nation.
– Selon NBC, Donald Trump aurait dit souhaiter lors d’une réunion en juillet dernier une augmentation importante de la réserve d’ogives nucléaires, après avoir vu un graphique démontrant qu’il y en avait plus de 32 000 à l’époque de la guerre froide, et environ 4000 aujourd’hui.

Le président Donald Trump rencontrait l’ancien secrétaire d’État Henry Kissinger dans le bureau ovale le 10 octobre 2017 et il niait vouloir augmenter le stock d’armes nucléaires des États-Unis. Photo : Getty Images/Win McNamee
Le président Donald Trump rencontrait l’ancien secrétaire d’État Henry Kissinger dans le bureau ovale le 10 octobre 2017 et il niait vouloir augmenter le stock d’armes nucléaires des États-Unis. Photo : Getty Images/Win McNamee

RCI avec La Presse canadienne, l’Agence France-Presse et la contribution de Michel Desaultels, Catherine Perrin de Radio-Canada

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