( The Canadian Press/Ryan Remiorz)

Les assureurs canadiens affirment que la météo est de plus en plus bizarre

Feux de forêt dévastateurs, très grandes mares qui rongent les rives, violentes crues printanières, si ces événements nous donnent l’impression que la météo se dérègle peu à peu, il semble que cela soit assez répandu au nord du 49e parallèle.

Une compilation des événements de météo extrême au Canada réalisée par l’industrie de l’assurance de personne et de biens tend à confirmer la chose.

« Yes, we see definite trends that can’t be explained by normal variability.»

(Trad. : En effet, nous constatons une tendance lourde qui ne peut s’expliquer par les variations saisonnières normales.)

Caterina Lindman, Institut canadien des actuaires

En collaboration avec plusieurs regroupements et fédérations d’assureurs en Amérique du Nord, l’Institut canadien des actuaires recueille des informations d’événements météorologiques extrêmes ou hors de l’ordinaire dans un index appelé l’Index actuariel climatique.

Sa plus récente mise à jour qui s’arrête au printemps de 2017 vient tout juste d’être rendue publique.

Index actuariel climatique

L’Index actuariel climatique s’ouvre sur des moyennes s’étalant de 1961 à 1990.

On y collige des données météo quotidiennes comme la température, les précipitations, la vitesse des vents et le niveau des eaux des océans.

Des seuils sont alors établis pour chacune de ces données en se basant sur les 10 % des lectures climatiques les plus élevées.

Ainsi, il est normal de constater que chaque mois, il y a trois jours qui s’inscrivent dans ce 10 %.

Par la suite, après avoir ajouté les données reçues des Américains, l’index compte le nombre de jours qui dépassent le seuil établi et ces résultats sont enregistrés sur une base trimestrielle depuis 2016.

Erosion des berges (RC Côte Nord)

Constat : hausse des températures.

Selon l’ONU, 2017 aura été l’année la plus chaude depuis que ces données sont enregistrées.

Et la méthode de l’Index actuariel climatique confirme cette hausse graduelle et lente des incidents de météo extrême.

L’index canadien nous révèle que, au cours des trois décennies de 1961 à 1990, il n’y a eu que cinq incidents de météo extrême à se produire qui dépassaient les niveaux de variabilité normale.

Au cours des 10 dernières années, il y en avait 12.

D’un bout à l’autre du Canada, les journées trop chaudes pour la saison – temps doux en hiver, canicule extrême en été par exemple – ont dépassé les normales chaque trimestre depuis 2015.

Par contre, le nombre de journées de grand froid n’a dépassé les normales que neuf fois.

Feuxc de foret en Colombie-Britannique (PC)

Pluie, verglas, neige, journées grises

Et c’est de plus en plus « mouillé » au Canada.

De fait, le nombre de journées avec forte pluie ou neige dépasse la moyenne depuis le printemps 2013.

( Photo : Radio-Canada / Anne-Andrée Daneau)

De plus, selon les données recueillies par Environnement Canada, les températures estivales moyennes ont augmenté d’un degré depuis 1970.

Les actuaires utilisent ces données quand vient le temps d’établir des barèmes d’assurance vie ou de biens matériels – ou même d’assurabilité – donc de calcul de risque.

Cela dit, à l’Institut canadien des actuaires, on est bien conscient du débat politique entourant les changements climatiques.

Pluie diluvienne sur Toronto – été 2014

Plus:

Les dix événements météorologiques les plus marquants au Canada en 2017 (Gouvernement du Canada)

RCI, PC

Catégories : Économie, Environnement et vie animale
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