(Photo : MANDEL NGAN/AFP/Getty Images)

Huawei, un téléphone à ne pas utiliser, selon le FBI, la CIA et la NSA

Les hauts dirigeants du FBI, de la CIA et de la NSA ont fortement déconseillé aux consommateurs d’utiliser les téléphones de la compagnie chinoise Huawei, troisième vendeur de téléphones mobiles dans le monde.

Les directeurs de ces agences fédérales américaines ont prévenu les membres du comité de sécurité du Sénat des dangers que courent les consommateurs qui utilisent les téléphones des compagnies chinoises Huawei et ZTE. Selon ces responsables, Huawei, qu’ils ont soupçonnée d’être à la solde du gouvernement chinois (Huawei a été fondé par Ren Zhengfei, un ancien ingénieur de l’armée chinoise), peut espionner secrètement les utilisateurs de ses téléphones par l’entremise de « portes arrière ». Elle est également capable de changer malicieusement le contenu des données échangées sur ces appareils, disent-ils.

Les détracteurs de Huawei soutiennent que la technologie propriétaire des puces Kirin ARM est moins « contrôlable » que les puces d’une technologie américaine qui équipe la plupart des téléphones intelligents.

Ces accusations, même si elles sont techniquement plausibles, manquent curieusement de preuves irréfutables. Huawei rappelle qu’elle a partagé le code source de ses téléphones avec les autorités américaines.

Téléphone Huawei Mate P10 Photo by David Becker/Getty Images

Des enjeux stratégiques, politiques, économiques et de sécurité nationale expliquent ces positions hostiles contre Huawei.

L’acquisition par des intérêts chinois au début des années 2000 de petites compagnies américaines de télécommunications qui desservent des régions rurales a suscité l’indignation de certains politiciens et médias américains, qui ont averti du danger pour la sécurité nationale de la présence chinoise dans ce domaine stratégique.

Puis est arrivé au pouvoir Donald Trump, qui promettait de défendre les « intérêts américains » contre des échanges commerciaux largement favorables aux Chinois. Et le fait de limiter l’accès du chef de file mondial des télécommunications au lucratif marché américain cadre avec les nouvelles orientations politiques du président, qui ne cesse de répéter « America First ».

Présente dans plus de 150 pays, Huawei enregistre une croissance remarquable. Elle occupe la troisième position au palmarès des téléphones les plus vendus dans le monde, juste après Apple. Des observateurs suggèrent que les concurrents de Huawei comme Samsung et Apple usent de plusieurs stratégies comme du lobbying auprès des politiciens et des opérateurs (ATT, un des plus importants opérateurs américains, a annulé l’achat de téléphones Huawei en janvier dernier sous prétexte qu’ils ne sont pas sécuritaires) pour freiner la croissance de ce géant qui a réalisé 92,08 milliards de dollars de revenus en 2017.

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Zoubeir Jazi

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Catégories : Internet, sciences et technologies
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