La Presse canadienne

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Doit-on cesser le financement public du radiotélédiffuseur public?

C’est la question que viennent de trancher dimanche les électeurs suisses dans une campagne qui a de quoi faire réfléchir ceux qui, au Canada, veulent le maintien d’un tel financement.

À l’heure de la consommation de masse des médias électroniques, plusieurs ont le sentiment que tout devrait être gratuit et qu’au pire, ils ne devraient payer que pour ce qu’ils consomment. Imaginez alors que des citoyens en arrivent à forcer Ottawa à tenir un référendum pancanadien pour qu’on cesse d’appuyer financièrement avec vos taxes l’ensemble des activés de Radio-Canada au Québec.

Destruction de la radio-télédiffusion publique en Suisse? Photo : CultureEnjeux.ch

Destruction de la radiotélédiffusion publique en Suisse? Photo : CultureEnjeux.ch

C’est donc le genre de situation qui vient de se produire en Suisse, un pays qui est divisé, non pas comme au Canada par deux langues officielles, mais bien par quatre, soit l’allemand, le français, l’italien et le romanche.

En Suisse, il existe une obligation légale de payer des redevances de radio et de télévision pour toute personne qui possède un appareil permettant d’écouter la radio ou de regarder la télévision.

Le référendum « No Billag », pour « finissons-en avec les factures », entendait au départ purement et simplement supprimer cette redevance pour céder la place au libre marché privé de la concurrence qui, soi-disant, ferait mieux et serait meilleur marché.

Le vote référendaire vient d’être tenu et il a été perdu par les opposants au financement public. Le contraire aurait signifié la disparition totale ou partielle du service public suisse, une perte particulièrement tragique pour les francophones de ce pays.

Chantal Tauxe est journaliste indépendante en Suisse.

Les modérés ont gagné leur référendum 

Affiches référendaires appelant au vote en Suisse. Photo : Radio-Canada/Hubert Rioux

Affiches référendaires appelant au vote en Suisse. Photo : Radio-Canada/Hubert Rioux

Les Suisses ont donc rejeté de façon convaincante l’idée de supprimer la redevance audiovisuelle, lors de ce référendum qui avait été organisé à la demande d’un petit groupe du mouvement de jeunesse du parti Libéral radical. Plus de sept électeurs suisses sur dix ont voté non à No Billag.

La Société suisse de radiodiffusion et télévision (SRG SSR), qui emploie environ 6000 personnes, est financée à 75 % par la redevance. Quelque 21 radios et 13 télévisions régionales remplissant un mandat de service public profitent de cette redevance en Suisse. Au total, 13500 emplois directs et indirects étaient menacés en cas de oui à la suppression de la redevance.

Selon le chef de campagne du oui en Suisse romande, Nicolas Jutzet, l’initiative était peut-être trop ambitieuse et elle aurait fait peur à certains Suisses qui voulaient des changements, mais pas d’une telle ampleur. Il avoue que mettre fin au système de redevance, sans phase transitoire, inquiétait trop les Suisses.

Si la Société suisse de radiodiffusion et télévision (SRG SSR) se réjouit, elle devra tout de même s’atteler à revoir sa programmation. Au cours des prochains mois, la société devra faire des économies de 100 millions de francs suisses (plus de 135 millions de dollars canadiens).

Dès 2019, un nouveau système de redevance sera mis en place. La facture annuelle pour les ménages payant pour la télévision et la radio passera de 451 à 365 francs suisses, une somme qui représente tout de même l’équivalent de 550 dollars canadiens.

Extrait d’un article de presse de Chantal Tauxe pour éviter l’élimination du financement public, en tout ou en partie, de la radio-télédiffusion en Suisse. Photo : CultureEnjeux.ch

Extrait d’un article de presse de Chantal Tauxe pour éviter l’élimination du financement public, en tout ou en partie, de la radio-télédiffusion en Suisse. Photo : CultureEnjeux.ch

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