Paul Lamontagne PHOTO LA PRESSE CANADIENNE

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Il vante et vend la nouvelle formule d’aide financière internationale privée du Canada

Le directeur général d’une nouvelle agence gouvernementale canadienne qui prêtera de l’argent à des entreprises privées pour les aider à réduire la pauvreté dans les pays en développement répond aux nombreuses critiques qui s’interrogent sur l’efficacité et les limites d’une telle stratégie.

Paul Lamontagne qui dirige depuis le mois dernier le nouvel Institut de financement du développement Canada (IFDC) (qui exerce ses activités sous le nom de FinDev Canada) dit être en désaccord avec le pessimisme d’ organismes humanitaires traditionnels qui soutiennent que les entreprises axées sur le rendement pour les actionnaires n’auront pas la volonté d’investir dans des pays ravagés par la guerre ou les catastrophes naturelles.

M. Lamontagne qui a été pendant plus de dix ans à la tête d’un fonds de placement privé établi en Afrique du Sud qui ciblait les entrepreneurs dans les pays en développement fait valoir qu’il entend miser sur les initiatives des petites et moyennes entreprises. La nouvelle entité disposera d’un budget de 300 millions $.

Une initiative attendue par plusieurs 

Plusieurs analystes affirment que sans les investissements massifs du secteur privé, les dépenses gouvernementales dans le monde à elles seules laisseraient un trou d’environ 3000 milliards $ par rapport à l’objectif des Nations unies d’éradiquer la pauvreté mondiale d’ici 2030.

Plusieurs acteurs affirment donc que la création de FinDev Canada était attendue de longue date, puisque le Canada est le dernier pays du G7 à établir un tel organisme prêteur pour contribuer parallèlement au programme gouvernemental d’aide internationale ayant obtenu 2 milliards $ additionnels dans le budget fédéral dévoilé il y a quelques jours.

La ministre du Développement international, Marie-Claude Bibeau, soutient pour sa part que FinDev Canada va être partenaire stratégique important pour aider à générer de l’argent du secteur privé pour soutenir la politique étrangère à caractère féministe du gouvernement fédéral.

La ministre du Développement international et de la Francophonie, Marie-Claude Bibeau, estimait récemment que c'est davantage le leadership du Canada qui est recherché que son argent dans les pays en développement. Photo Credit: Marie-Claude Simard/Radio Canada International

La ministre du Développement international et de la Francophonie, Marie-Claude Bibeau, estimait récemment que c’est davantage le leadership du Canada qui est recherché que son argent dans les pays en développement.
Photo Credit: Marie-Claude Simard/Radio Canada International

Investissement le plus important en aide internationale depuis plus de 15 ans

Les organismes de développement international ont salué la semaine dernière le budget fédéral, qui a prévu une enveloppe de 2 milliards $ sur cinq ans en aide internationale. Bien qu’il s’agisse d’une hausse de neuf pour cent la première année, les augmentations se chiffrent à moins de deux pour cent les années suivantes.

C’est tout de même la hausse plus importante du budget de l’aide internationale depuis 16 ans, après une dizaine d’années d’austérité et de compressions qui avaient nui à la réputation du Canada dans le monde.

Le chanteur du groupe U2, Bono, qui est cofondateur de l’organisme ONE, a couvert de fleurs le premier ministre, qui selon lui a «prouvé son leadership» avec ce budget.

CARE Canada s’est montré plus prudent, affirmant qu’il s’agit d’un «premier pas» dans l’objectif du G7 pour diminuer la pauvreté.

Aide-mémoire…
– Sous les libéraux de Justin Trudeau, le budget du développement international s’était avéré aussi modeste que sous l’ancien gouvernement conservateur de Stephen Harper.
– Selon les derniers chiffres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les dépenses du Canada en aide internationale représentaient 0,26 % du produit intérieur brut (PIB), ce qui plaçait le pays au 15e rang parmi les 35 pays membres de l’organisation.
– C’est bien en deçà de la cible de 0,7 pour cent fixée par les Nations unies — un objectif qui avait été établi selon les recommandations d’une commission internationale dirigée par l’ancien premier ministre canadien Lester B. Pearson.

 Dans un sondage récent, seulement 46 % des Canadiens se disaient fiers de l’image de leur pays à l’étranger. La fierté des Canadiens par rapport à l’image de leur pays à l’étranger semble en net déclin et la diminution de l’investissement humanitaire canadien à l’étranger y est pour beaucoup. Photo Credit: Radio-Canada


Dans un sondage récent, seulement 46 % des Canadiens se disaient fiers de l’image de leur pays à l’étranger. La fierté des Canadiens par rapport à l’image de leur pays à l’étranger semble en net déclin et la diminution de l’investissement humanitaire canadien à l’étranger y est pour beaucoup.
Photo Credit: Radio-Canada

RCI avec La Presse canadienne et Radio-Canada

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Catégories : Économie, International, Politique
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