Fondation pour l'alphabétisation

L’analphabétisme coûte cher et le Québec n’y fait pas exception

Bon an mal an, depuis que des statistiques sont recueillies sur la littéracie, l’alphabétisation et la compréhension de texte, le Québec traîne de la patte au Canada. Sur dix provinces, le Québec se classe bon dernier.

En plus d’être un sérieux handicap à la capacité de revenu des personnes qui souffrent de cette condition, l’analphabétisme prive l’économie du Québec de 4,9 milliards de dollars.

C’est la conclusion à laquelle arrive l’économiste Pierre Langlois, auteur d’une étude sur ce sujet sensible réalisée pour le Fonds de solidarité FTQ (Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec) et pour la Fondation pour l’alphabétisation.

Et quand on se compare?

Seulement pour arriver à rattraper l’Ontario, notre voisin à l’Ouest, le Québec devra s’assurer que 352 000 travailleurs de plus soient capables de comprendre des textes complexes avec beaucoup d’informations.

Et 352 000 personnes, cela représente près de 8% des Québécois sur le marché du travail (4,5 millions de travailleurs au Québec, données de janvier 2018).

Comme on le voit, la pente est abrupte.

André Huberdeau (Photo H. Lorini)

« Ce n’est pas un problème d’état, c’est un problème de société. C’est facile de dire que c’est le réseau scolaire qui a échoué et que c’est à lui à régler ses problèmes, mais ce n’est pas ça dans ce cas-ci. C’est beaucoup plus. Et il faut que des gens d’affaires, du milieu de l’éducation, de la formation puissent travailler ensemble pour arriver à améliorer notre score. Parce que, si on continue comme ça, on sera toujours les derniers en bas de la piste, et on aura beau investir des millions de dollars en innovation, en technologie, s’il y a toujours de 40 à 50% de la population qui a de la difficulté à suivre, on n’ira pas très loin. »

André Huberdeau, président du conseil d’administration de la Fondation pour l’alphabétisation

Sans compter que ces 352 000 personnes permettraient, avec un niveau adéquat de capacité de lecture et de compréhension de texte (fonctionnement d’appareils, réglages de machines-outils, etc.) permettraient au Québec de voir son PIB gonfler de 1,4% tout en voyant plus de 50 000 postes être comblés.

« Une entreprise qui n’est pas en mesure d’embaucher localement pourrait choisir la délocalisation, à la recherche de main d’œuvre adéquate. »

Pierre Langlois, économiste, auteur de l’étude

Les grands ennemis sont le décrochage scolaire, l’érosion des compétences, des maux insidieux qui minent tant le présent que l’avenir immédiat des gens et de la société.

André Huberdeau, président du conseil d’administration de la Fondation pour l’alphabétisation en parle au micro de Raymond Desmarteau.

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Catégories : Économie, Société
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