Le député Romeo Saganash propose que toutes les langues autochtones parlées au Canada soient déclarées officielles. (Photo: Sean Kilpatrick La Presse canadienne)

« Yumsahtamagehsuu », ou comment dire « député » en cri. Il a fallu inventer le mot

Avant 2011, année au cours de laquelle le député Roméo Saganash a été élu à la Chambre des communes à Ottawa sous la bannière néo-démocrate, le mot « député » n’avait aucune équivalence dans sa langue maternelle, le cri.

M. Saganash a donc consulté des aînés et, ensemble, ils sont arrivés à yumsahtamagehsuu, ce qui veut dire une personne qui représente les autres.

Roméo Saganash racontait cette anecdote mardi, lors d’un comité auquel il prenait part, en s’adressant en cri aux députés membres du comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre à l’aide d’une interprète.

Le comité se penche ces jours-ci sur la permission ou non de l’usage de langues autochtones lors des délibérations à la Chambre des communes.

Bien que parlant couramment français et anglais, M. Saganash affirmait qu’il considérait l’usage de sa langue maternelle au Parlement comme un droit constitutionnel et un droit de la personne, tout en étant un pas de plus vers la réconciliation avec les peuples autochtones.

La question de l’usage des langues autochtones au Parlement canadien

Robert-Falcon Ouellet, député libéral, Winnipeg-Centre (Chambre des communes)

C’est en mai dernier que cette question de l’usage des langues autochtones au Parlement avait été soulevée en mai dernier par le député libéral Robert-Falcon Ouellet.

Robert-Falcon Ouellet s’était adressé aux autres parlementaires en cri. La Chambre n’avait fourni aucun service de traduction même s’il avait donné un avis de 48 heures, ce qui avait incité le député à soulever une question de privilège.

Le président de la Chambre avait ensuite tranché en demandant aux députés qui voulaient utiliser une autre langue que l’une des deux langues officielles canadiennes, le français ou l’anglais, de répéter ensuite leurs propos dans l’une de ces deux langues.

Des questions de logistiques

Lors de la réunion du comité permanent de la procédure et des affaires des Communes de mardi, des députés s’interrogeaient sur les défis logistiques entourant de nouveaux services de traduction.

Roméo Saganash a répondu qu’il s’agirait d’organiser quelques jours à l’avance la présence d’un interprète lorsqu’un député autochtone voudrait s’adresser à la Chambre dans sa langue maternelle.

Il a ajouté qu’il existait une cinquantaine de langues autochtones au Canada et qu’il ne faudrait pas choisir entre celles qui pourraient être traduites et celles qui ne le seraient pas.

RCI, PC

Plus :

Préservation des langues autochtones, Ottawa injecte près de 35 millions de dollars (Radio Canada International)

Atlas-ling : un outil convivial pour l’apprentissage des langues autochtones (Radio Canada International)

Roméo Saganash combat le bilinguisme à la canadienne (Le Devoir)

Apprendre le cri ( nouveauxdebuts.ca)

Le député de Ville-Marie–Le Sud-Ouest–Île-des-Sœurs Marc Miller est entré dans l’histoire le 1er juin en prononçant une allocution en kanien’kehá, la langue mohawk, à la Chambre des communes. (Facebook)

L'allocution en mohawk qui a fait le tour du monde

Le député de Ville-Marie – Le Sud-Ouest–Île-des-Sœurs Marc Miller est entré dans l’histoire le 1er juin en prononçant une allocution en kanien’kehá, la langue mohawk, à la Chambre des communes. Entrevue dans La Presse+. bit.ly/2s7XzBp

Posted by La Presse on Saturday, June 10, 2017

Catégories : Autochtones, Politique
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