La police de Québec annonce en 2016 qu'elle allait utiliser davantage le pistolet à impulsion électrique. Photo : Radio-Canada/Jean-François Nadeau

La police de Québec annonce en 2016 qu'elle allait utiliser davantage le pistolet à impulsion électrique. Photo : Radio-Canada/Jean-François Nadeau

Plus de pistolets à impulsions électriques pour foudroyer les malfaiteurs au Québec

En février, la police d’Ottawa annonçait qu’elle aimerait bien équiper tous ses agents d’armes de type Taser. Lundi, c’était au tour du service de police de la Ville de Montréal de dévoiler un projet similaire. Partout au pays, les corps policiers s’arment de la sorte, affirmant que ces pistolets sont plus sécuritaires.

« Ça a réduit le nombre de blessures subies par les suspects et par nos agents. Ça a réduit aussi le nombre de fois où l’agent doit utiliser son arme à feu », estime le chef du Service de Police d’Ottawa, Charles Bordeleau.

Depuis 2016, les équipes tactiques et la moitié des patrouilleurs dans la capitale canadienne sont équipés de ces pistolets servant à paralyser temporairement les suspects violents. Le SPO en possède près de 300.

Le Québec atteint lui aussi par la pulsion des pistolets à impulsions électriques

50 000 volts (Toby Talbot/Associate Press) (Toby Talbot/Associate Press)

De 35 000 à 50 000 volts (Toby Talbot/Associate Press)

Au Québec, huit services de police, dont ceux de Longueuil, Laval, Gatineau, et la Sûreté du Québec, possèdent déjà cette arme intermédiaire.

Dans la ville de Québec, le service de police (SPVQ) compte 44 pistolets Taser. Seuls quelques policiers, des sergents et les agents du groupe d’intervention peuvent utiliser ces armes. Une formation de trois jours à l’École nationale de police est obligatoire.

À Montréal aussi on s’arme. Selon des données obtenues par Le Journal de Montréal, depuis janvier dernier, les 32 postes de quartier de la grande île de Montréal disposent d’au moins un Taser et d’ici le début de l’été ce nombre d’armes dans les mains des patrouilleurs bondira à 63.

La police de Montréal confirme son objectif de se doter d’un pistolet Taser par duo d’agents d’ici 2020. Cet engagement a été pris mardi après-midi par les représentants du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) devant la Commission de la sécurité publique de Montréal qui se penchait sur le recours aux « armes intermédiaires » du corps de police.

Ce déploiement est une réponse aux recommandations d’un coroner, il y a deux ans, qui avait enquêté sur le décès d’Alain Magloire, abattu par balle par des policiers au centre-ville de Montréal en 2014 et qui déplorait l’absence d’armes intermédiaires, dans l’arsenal des agents de police.

Écoutez

Une arme intermédiaire, mais au lourd passé

Plusieurs décès faisant l’objet d’une couverture médiatique plus ou moins importante, surtout en Amérique du Nord, ont suscité la polémique quant à l’usage de ces pistolets à impulsion.

Dans une vaste enquête, l’agence de presse Reuters a recensé récemment 1005 morts en 34 ans dans des incidents où des pistolets Taser ont été utilisés par les services de sécurité aux États-Unis.

Le cas de l’« affaire Robert Dziekanski », un Polonais de 40 ans mort le 14 octobre 2007 à l’aéroport de Vancouver, a fait le tour du monde avec les conclusions d’une enquête publique qui, en 2010, décrétaient que l’utilisation d’un pistolet électrique par les agents lors de l’incident n’avait pas été la cause directe du décès, mais qu’elle n’était pas justifiée.

Le saviez-vous?
Traversé par 35 000 à 50 000 volts 
L’arme utilisée dans 107 pays est d’une portée maximale de 8 mètres. Elle envoie sur sa cible deux dards délivrant une décharge électrique de plusieurs dizaines de milliers de volts, paralysant temporairement la cible.
Les deux électrodes sont propulsées à la vitesse de 50 mètres par seconde et, au contact de la cible, le pistolet libère une décharge de 50 000 volts.
Cette onde électrique bloque le système nerveux, mais elle peut aussi provoquer des séquelles et peut même causer la mort de personnes fragiles.

Un pistolets à impulsion électrique dans les mains d'un policier de Sherbrooke près de Montréal. Photo : Radio-Canada

Un pistolets à impulsion électrique dans les mains d’un policier de Sherbrooke près de Montréal. Photo : Radio-Canada

Une utilisation abusive dans la ville de Québec?

Une enquête en déontologie policière visait cet hiver des policiers de la ville de Québec pour une intervention musclée qui avait mené à trois décharges de pistolet à impulsion électrique sur homme en chaussette l’été précédent.

Un témoin a filmé toute la scène sur vidéo où l’on entend un policier qui demande au suspect de se coucher au sol. « Sinon, je te tase », crie l’agent. L’individu intoxiqué, entouré de six agents de police se met à genoux au sol, les bras ouverts, mais le policier dégaine tout de même son arme.

RCI avec La Presse canadienne et la contribution d’Alain Gravel, Roxane Léouzon et Olivier Bachand de Radio-Canada

En complément

Le pistolet à impulsion électrique – Radio-Canada 

Un millier de morts lors de recours au pistolet Taser aux États-Unis – Radio-Canada

Plus d’armes Taser à la police de Québec – Radio-Canada 

Catégories : Internet, sciences et technologies, Société
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