Sondos Lamrhari se fait prendre en photo avec l'article du Journal de Montréal qui parle de sa détermination de garder le hijab lorsqu'elle exercera son métier de policière. © Radio-Canada

Première aspirante policière voilée, Sondos Lamrhari en est fière!

À 17 ans, Sondos Lamrhari a de grandes aspirations. Étudiante en techniques policières à Montréal, où elle est née, cette jeune femme a un cheminement semblable à celui de bien d’autres. Mais Sondos n’est pas comme les autres.

Elle est la première aspirante policière à porter le hijab, un foulard couvrant la tête et laissant le visage à découvert, que des femmes musulmanes portent comme symbole de modestie et d’intimité. Lorsqu’elle obtiendra son diplôme, Sondos deviendra, par défaut, la première policière portant le voile à Montréal. En entrevue au Téléjournal de Radio-Canada, elle explique ses raisons de porter le voile :

Extrait d'un reportage du Téléjournal présenté sur ICI Radio-Canada Télé le jeudi 12 avril 2018.

Ce qui pour Sondos semble banal. puisqu’elle considère le hijab comme étant partie de son identité, a causé des remous dans la classe politique québécoise. Dans l’opposition à l’Assemblée nationale, à Québec, l’éventuel port du voile par Sondos lorsqu’elle deviendra policière représenterait une atteinte aux droits des citoyens de recevoir des services neutres de la part des policiers ainsi qu’à la laïcité. 

Au Collègue Ahunstic, les compagnons de classe de Sondos Lamrhari ne voient pas en quoi le port du hijab pourrait nuire au travail de leur amie.

Extrait d'un reportage du Téléjournal présenté sur ICI Radio-Canada Télé le jeudi 12 avril 2018.
Contexte

Au cours de dernières années, le Québec a été aux prises avec un débat politique autour du port des signes religieux par des employés de la fonction publique. Sans aller plus loin, le 10 avril dernier, le débat sur le hijab a refait surface avec l’arrivée d’une candidate voilée aux élections québécoises.

Ailleurs au Canada, la situation des fonctionnaires portant des signes religieux est différente. Les agents de la police fédérale, la Gendarmerie royale du Canada, peuvent porter des turbans, kippas, kirpans et voiles sans que cela pose problème. Pour sa part, le premier ministre canadien croit, au contraire, que c’est un « atout » à leur travail. Le 6 avril dernier, le journal Le Devoir a cité Justin Trudeau comme suit :

« Ça fait des années que la GRC permet ça, et ça permet d’avoir une force policière qui ressemble un peu plus à la communauté qu’elle sert. C’est un atout, je crois, pour la GRC. »M. Trudeau à Québec lors d’une réunion préparatoire du G7.
Mais cela n’a pas toujours été accepté.
Baltej Singh Dhillon est maintenant un vétéran de la GRC. Mais lorsqu’il a présenté une demande d’adhésion à la GRC en 1988, il a dû se battre pour obtenir le droit de porter une barbe et un turban. (Canada : The Story of Us, CBC)

En 1991, après deux années d’intenses débats, Baltej Singh Dhillon est devenu le premier membre de la GRC à être autorisé à porter le turban au lieu du chapeau ou du stetson traditionnel des membres de la GRC. 

En 1989, M. Dhillon a fait appel au commissaire de la GRC pour qu’il recommande au gouvernement fédéral de lever l’interdiction des barbes et des turbans. L’uniforme a subi des changements dans le passé – notamment en 1974, lorsque les jupes et les talons des femmes ont été acceptés – mais ce changement proposé a provoqué de l’acrimonie dans tout le pays.

À Québec, en 2018, la porte-parole sur les questions de laïcité, la députée Agnès Maltais du Parti québécois, qui rejette aussi le port des signes religieux pour les employés de l’État en position d’autorité coercitive, a dit qu’on devait être « du côté des victimes potentielles », laissant entendre que certaines femmes pouvaient être contraintes de se voiler.

Par respect pour des victimes potentielles, elle doit soit abandonner cette idée de porter le hijab, soit se diriger vers la GRC. Agnès Maltais, porte-parole du Parti québécois en matière de laïcité

Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, a défendu vigoureusement jeudi le droit de tous de porter des signes religieux, y compris les personnes en autorité comme les policiers. Il a qualifié de geste de bravoure le choix de Sondos Lamrhari, qui veut devenir policière tout en continuant à porter fièrement le hijab.

Radio Canada International avec la Presse canadienne, Radio-Canada, CBC News et Le Devoir. 
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