Un voilier de type sloop laissé à l’abandon s’est échoué près de Victoria, capitale de la Colombie-Britannique (Photo: Megan Thomas-CBC)

Processus d’enlèvement des épaves : une bonification du programme canadien

En mars dernier, nous apprenions que Transport Canada annonçait avoir débloqué des fonds supplémentaires de l’ordre de 1,3 million de dollars pour venir en aide aux communautés côtières aux prises avec des épaves, essentiellement sur les côtes est et ouest du pays.

Quelque 21 bateaux et navires doivent être déplacés, démontés et enlevés, notamment dans les ports de Ladysmith, de Vancouver et de Victoria en Colombie-Britannique, et de Port Saunders, à Terre-Neuve-et-Labrador.

Dans la foulée de cette annonce et après les nombreuses requêtes, tant provinciales que municipales, le gouvernement fédéral passe en vitesse supérieure dans ce dossier.

Vendredi dernier, il bonifiait son « programme des bateaux abandonnés » en injectant 80 000 $ dans les opérations d’enlèvement de deux bateaux en Colombie-Britannique et dans un processus d’évaluation de la situation de 29 autres épaves, soit 8 de plus que l’état des lieux ne le précisait-il y a à peine deux mois.

Ce qui sera évalué

Les évaluations annoncées porteront sur des données allant de la sécurité des personnes, des côtes et de l’environnement au potentiel de recyclage de l’épave en passant par les coûts de l’enlèvement de l’épave.

Dès qu’une évaluation est terminée, les requérants pourront alors déposer une demande en bonne et due forme auprès du programme des bateaux abandonnés.

Enfin, ce programme s’inscrit dans l’initiative de Transport Canada appelée « Plan de protection des océans », un plan doté d’un budget de 1,5 milliard de dollars, le plus gros investissement canadien en protection des rives et voies navigables au pays.

Épave photographiée en 2013 en Colombie-Britannique (Photo CBC)

Ailleurs dans le monde

Cette réalité des bateaux abandonnés, des épaves laissées à rouiller dans certains ports et sur certaines côtes n’est pas que canadienne.

Déjà, il y a quatre ans, Ouest-France titrait : « Bateaux abandonnés, une bombe à retardement? »

On pouvait y lire :

« Que faire d’un bateau abandonné dans un port? Aucune loi ne force un propriétaire à déconstruire son bien. Car ce démontage a un coût, notamment l’acheminement au lieu de destruction. En fonction de la situation du bateau et de sa taille, cela peut aller de 200 à 3500 €. « La déconstruction coûte de l’argent, l’abandonner… rien », commente Patrick Dubois, président des Ports de plaisance de Bretagne. »

Ouest-France, 31 août 2014

En mars 2015 aux États-Unis, The Log, le journal californien qui traite de pêche et de plaisance s’interrogeait : « Abandoned Boats : a problem here to stay? (Trad. Est-ce que les bateaux abandonnés seraient un problème qui perdurera?) »

« According to city staff, each vessel cost Newport Beach taxpayers between $1,200 and $1,600 to remove, plus administrative or personnel costs.

Trad. : Selon le personnel municipal de la ville de Newport Beach, l’enlèvement d’une épave coûte aux contribuables de 1200$ à 1600$, auxquels il faut ajouter des frais administratifs et le salaire du personnel.)

Comme nous le disions en mars dernier, « ces épaves sont des accidents en attente de se produire ». La bonification du programme fédéral, bien qu’intéressante, n’est qu’un premier pas.

Rappelons enfin qu’à l’échelle internationale, la convention pour l’enlèvement des épaves prenait effet sous l’égide de l’Organisation maritime internationale.

Gouvernement du Canada, Ouest-France, The Log, CBC,  Radio-Canada Colombie-Britannique-Yukon

Plus:

Transport Canada annonce avoir débloqué des fonds pour le démantèlement des épaves dans les ports du pays (Radio Canada International)

Bateaux abandonnés : Ottawa agit dans le dossier des navires laissés sur les côtes du Canada (Radio Canada International)

Convention pour l’enlèvement des épaves (anglais seulement) (Organisation maritime internationale)

Catégories : Environnement et vie animale, Politique
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