Des journalistes lors d'un point de presse. Photo: iStock.

Journalisme indépendant : un rêve, une passion, le goût du risque et le couronnement

Cinq journalistes qui risquent leurs vies au quotidien au Proche-Orient, au Moyen-Orient, au Nigeria, entre autres milieux hostiles, reçoivent la reconnaissance du Forum du journalisme canadien sur la violence et le traumatisme. Grâce à un appui de ce Forum, ils vont bénéficier d’une formation pour renforcer leurs capacités opérationnelles dans ces milieux et améliorer leurs couvertures de sujets dignes d’intérêt pour le public.

Une part belle aux femmes journalistes

Parmi les cinq journalistes qui vont bénéficier de la bourse du Forum du journalisme canadien sur la violence et le traumatisme, quatre sont des femmes.

Elles ont œuvré aussi bien à Radio-Canada en français qu’en anglais (CBC). L’une d’elles a écrit pour le journal Ottawa Citizen. Elles ont décidé de tout laisser derrière elles et de partir très loin pour poursuivre leur passion en œuvrant à titre de journalistes indépendantes sur le terrain afin de donner au public une couverture de l’actualité aussi diversifiée que variée.

Talentueuses et courageuses, certaines ont affronté le risque et la mort.

Anna Cunningham, boursière FFF 2018 (Groupe CNW/Le Forum du journalisme canadien sur la violence et le traumatisme)

Anna Cunningnam a bravé le risque d’enlèvement, de prise d’otage et de séquestration en se rendant au Nigeria, où sévit l’un des groupes islamistes les plus radicaux du monde, le groupe Boko Haram. Il s’est illustré dans le kidnappage et le renfermement de plus de 300 jeunes filles du pays. Elle a aussi relevé le défi de se rendre jusqu’au chevet de malades de la fièvre Ebola, au plus fort de cette épidémie hautement contagieuse, qui a tué, et continue de faire plusieurs victimes dans la sous-région. La journaliste indépendante a précédemment été basée à Paris et à Mumbai.

Sabrina Myre, boursière FFF 2018 (Groupe CNW/Le Forum du journalisme canadien sur la violence et le traumatisme)

Jérusalem pour la journaliste originaire de Jonquière, au Québec, Sabrina Myre : cette ville, symbole évocateur de la crise israélo-palestinienne, est dans l’actualité avec l’inauguration de la nouvelle ambassade des États-Unis, qui y a été transférée par le président américain Donald Trump. Pas moins de 60 Palestiniens avaient péri dans des manifestations contre ce transfert. Cette zone, en perpétuelle ébullition, offre plusieurs perspectives de couverture médiatique à la journaliste qui a quitté son poste à Radio-Canada pour se consacrer aux enjeux de la région, pour le compte de son ancien employeur et de Radio-France.

Sarah Lawrynuik, boursière FFF 2018 (Groupe CNW/Le Forum du journalisme canadien sur la violence et le traumatisme)

Son ancienne collègue de CBC, Sarah Lawrynuik, réalisatrice, journaliste et photographe indépendante, rêve aussi, depuis Antibes en France où elle est désormais basée, de couvrir le Moyen-Orient. Un rêve né depuis qu’elle s’est rendue en Irak où elle a produit un documentaire d’une trentaine de minutes sur le siège de Mossoul.

Shannon Gormley, boursière FFF 2018 (Groupe CNW/Le Forum du journalisme canadien sur la violence et le traumatisme)

Comme Sabrina, Shannon Gormley, chroniqueuse et journaliste indépendante pour l’Ottawa Citizen, a publié des écrits à partir du Proche-Orient et de l’Europe pour le Maclean’s, le Globe and Mail, le Toronto Star et le National Post. La chroniqueuse, originaire de Brentwood Bay, en Colombie-Britannique, s’est aussi penchée sur la crise des réfugiés syriens.

Leyland Cecco, boursier FFF 2018 (Groupe CNW/Le Forum du journalisme canadien sur la violence et le traumatisme)

Leyland Cecco, seul homme au tableau, est originaire de Toronto. Il a travaillé tour à tour en Afrique du Nord, en Égypte notamment, durant le printemps arabe. Le Proche et le Moyen-Orient ont aussi été des lieux de couverture pour le journaliste et photographe indépendant, tout comme l’Asie, où il a couvert différents foyers de tension pour plusieurs médias, dont la BBC et le Guardian.

Écoutez

Se former pour mieux affronter le danger sur le terrain

Ces journalistes recevront une formation offerte aussi bien au Canada, aux États-Unis, en Grande-Bretagne qu’en Afghanistan, par une dizaine d’institutions spécialisées sur le travail en milieu hostile.

Ils ont été retenus dans le cadre d’un processus de sélection organisé par le Forum du journalisme canadien sur la violence et le traumatisme, une organisation qui s’est donné pour mission d’œuvrer au bien-être physique et psychologique des journalistes.

Dans une entrevue accordée en anglais, le président du Forum, Cliff Lonsdale, a confié à RCI qu’il s’agit d’une formation de pointe qui permettra aux journalistes d’acquérir de nouveaux outils susceptibles d’améliorer leur couverture sur le terrain, et surtout de leur permettre d’éviter les dangers souvent nombreux en milieu hostile.

La bourse de 2500 $ permettra de couvrir les dépenses reliées à cette formation parrainée par CBC, Radio-Canada, le Globe and Mail et Cision/CNW. Elle est gérée par un organisme dédié au bien-être des journalistes indépendants basés au Royaume-Uni, le Rory Peck Trust.

 « Nous avons reçu tellement de dossiers impressionnants cette année, que nous avons donc décidé de bonifier notre programme de bourses afin de récompenser davantage de journalistes. » Cliff Lonsdale,  qui souligne ainsi la qualité des candidatures reçues cette année.

8 ans au service de la santé physique et psychologique des journalistes canadiens ou publiant dans les médias canadiens
Ce n’est pas la première fois que le Forum s’implique dans le renforcement des capacités des journalistes indépendants. Avec cette cohorte de 5, le nombre de journalistes ayant bénéficié de sa formation depuis 2010 sera porté à 32.

Un motif de fierté pour son président qui annonce un autre concours, la Bourse Portenier des droits de l’homme. Il est ouvert jusqu’au 15 juin.

Ce dernier s’adresse en particulier aux journalistes et documentaristes indépendants de toute nationalité, préoccupés par les violations des droits de l’homme, qui pourront recevoir jusqu’à 3000 $ pour participer à une formation en sécurité en environnement hostile.

Catégories : Société
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