La tour du CN à Toronto vue en travers du smog. Le Parti progressiste-conservateur a promis que le retrait de la bourse du carbone ne coûterait rien aux contribuables ontariens. Photo : Radio-Canada/Ramna Shahzad/CBC

L’Ontario réduit en cendre sa « bourse du carbone »

Le tout nouveau premier ministre conservateur de l’Ontario, Doug Ford, vient donc de fermer mardi la « bourse du carbone », ouverte en mars 2017 sous le précédent gouvernement libéral de Kathleen Wynne. L’affaire pourrait coûter cher aux contribuables ontariens et aux entreprises en plus de plonger la province la plus populeuse du pays dans un combat de coqs avec le gouvernement central.

Doug Ford, qui a été officiellement investi comme premier ministre vendredi dernier, avait promis que son premier geste serait d’annuler le système de plafonnement et d’échange estimant qu’il s’agissait là d’une « taxe déguisée ».

S’il promet d’honorer les contrats et les commandes qui ont déjà été signés pour des projets financés par le système, comme l’isolation à haut rendement énergétique et la rénovation des fenêtres, la mort de la bourse du carbone pourrait plomber les relations du gouvernement avec des centaines d’entreprises qui avait déjà investi des millions de dollars dans l’achat de crédits de carbone.

Doug Ford réduit en poussière le marché du carbone dans sa province. Photo : La Presse canadienne/Frank Gunn

Une guerre avec Ottawa

Cette décision aura des répercussions importantes pour le gouvernement fédéral, qui envisage de mettre en place une taxe sur le carbone dans les provinces où il n’y en a pas. Mardi après-midi, le gouvernement fédéral critiquait déjà le changement de direction en Ontario.

« Le gouvernement de l’Ontario indique clairement qu’il n’est pas intéressé à prendre des mesures climatiques et qu’il se retire effectivement du plan national sur les changements climatiques du Canada, a déclaré la ministre de l’Environnement, Catherine McKenna. Les Canadiens s’attendent à ce que nous protégions l’environnement et que nous développions notre économie, et nous prenons des mesures. »

Ottawa exige que chaque province adopte un système de tarification du carbone à un prix minimal de 20 $ la tonne d’ici le 1er janvier 2019. Ce tarif augmenterait de 10 $ annuellement pour atteindre 50 $ en 2022. Si Ottawa impose une taxe fédérale sur le carbone, Ford a promis de la contester devant les tribunaux, une menace qui l’aligne sur celle du gouvernement de la Saskatchewan.

Si la Saskatchewan et l’Ontario n’adoptent pas leur propre système de tarification de la pollution, comme d’autres provinces, Ottawa entend leur imposer une taxe du carbone. Photo : Radio-Canada

Aide-mémoire…
La bourse du carbone avait été officiellement implantée en 2017 en Ontario et imposait des limites aux émissions de gaz à effet de serre des entreprises.
Celles-ci peuvent tenter de réduire ces émissions ou acheter des permis pour dépasser le plafond imposé. Les coûts additionnels sont souvent passés aux consommateurs.
On estimait en 2017 que la bourse sur le carbone faisait grimper les factures d’électricité et les dépenses en essence de 13 $ par mois.

RCI avec La Presse canadienne, CBC et la contribution de Serge Olivier de Radio-Canada

En complément

Le Parti vert se prononce contre la sortie de la province de la bourse du carbone – Radio-Canada 

L’Ontario sort du marché du carbone commun avec le Québec – Radio-Canada 

Tarification du carbone et gouvernement canadien : 90 millions de tonnes d’émissions éliminées d’ici 2022 – RCI 

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Catégories : Économie, Environnement et vie animale, Politique, Santé
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