©iStock/Marilyn Nieves

L’amitié, antidote à l’horreur

L’expérience de la torture, de la guerre et d’autres formes de violence organisée entraîne une rupture profonde des liens humains. C’est que croit le Centre canadien pour les victimes de torture (le Centre) qui a mis en oeuvre un programme pour aider les victimes de torture physique ou psychologique à se faire des amis.

Le programme d’amitié « Befriending » a été établi pour lier les survivants de la torture arrivant à Toronto avec des bénévoles dans un processus amical. C’est l’une des pierres angulaires du Centre, car il considère que l’amitié est fondamentale dans la réinstallation des réfugiés. L’idée c’est qu’ils puissent reconstruire leur réalité et qu’ils créent des liens interpersonnels solides dans la communauté d’accueil.

Le Centre est convaincu que de la même manière que les réfugiés doivent s’adapter à la nouvelle réalité au Canada, la société d’accueil doit aussi être mise au défi de faire de la place pour les nouveaux arrivants en son sein en trouvant des manières de comprendre ce qu’ils vivent.

Nous avons demandé a Teresa Dremetsikas, gestionnaire de programme au Centre canadien pour les victimes de torture, de nous expliquer quelle est à son avis, l’importance que ce programme a pour les clients du Centre. 

Nos conseillers peuvent orienter les réfugiés qui viennent chercher de l’aide à notre organisme en ce qui concerne la gestion du traumatisme et même de l’installation dans la société de manière professionnelle. Cependant, quand on arrive dans une nouvelle société comme réfugié, sans réseaux sociaux ici, il est très difficile que l’installation soit réussie. En réalité, les deux aspects doivent être travaillés en même temps. 

Par ailleurs, les victimes de torture trouvent la création des liens avec d’autres particulièrement difficile. C’est pourquoi nos bénévoles sont formés pour offrir de l’amitié aux personnes qui viennent au Centre. Cette amitié est très importante parce que nous tenons pour acquis que nous avons d’amis, mais on oublie parfois que ceux qui sommes accueillis au Canada devons reconstruire notre histoire ici, notre histoire d’avant, nos amis et notre famille sont restés derrière. La solitude est très dure et cela contribue à la dépression qu’on voit chez les nouveaux arrivants, surtout ceux qui sont victimes de traumas. Donc, les bénévoles « amis » de notre programme suivent de formations quant aux traumatismes associés à la torture dont les réfugiés ont été victimes et ensuite, ils sont appairés avec l’un des clients du Centre pour qu’ils commencent à développer leur relation. Ils leur offrent le soutien que seul un ami peut donner. 

Nous avons aussi parlé au responsable du projet du projet de Mentorat pour les jeunes du Centre canadien pour les victimes de torture, Hamidou Ongoiba. Il nous explique de quelle manière ce projet de mentorat, associé étroitement à celui de l’amitié « Biefriending », a vu le jour :

Teresa Dremetsikas, gestionnaire principale du Centre canadien pour les victimes de torture croit que sans compréhension mutuelle, il est difficile pour la communauté d’accueil et les survivants de la torture d’interagir. Le Centre répond à cela par le biais de son programme Befriending puisque les raisons d’être du Centre sont la compréhension et le support mutuels.

Catégories : Immigration et Réfugiés, Société
Mots-clés : , , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.