Les autorités équato-guinéennes reprochent à CHC Helicopter de ne pas respecter les lois locales.

La Guinée équatoriale rompt avec la compagnie canadienne CHC Helicopter

L’entreprise canadienne CHC Helicopter, fournisseur de services de transport et de maintenance pour divers producteurs pétroliers extraterritoriaux n’est plus la bienvenue en Guinée équatoriale. L’entreprise de Richmond, en Colombie-Britannique, est accusée par Malabo de non-respect de la régulation nationale.

CHC Helicopter offre des services d’hélicoptères spécialisés dans le transport en haute mer vers les plateformes pétrolières et gazières, des services de recherche, de sauvetage (SAR) et d’évacuation médicale d’urgence. Elle fait aussi l’entretien, la réparation et la révision des hélicoptères.

La compagnie a des bases opérationnelles en Australie, au Brésil, en Irlande, aux Pays-Bas, en Norvège et au Royaume-Uni. Elle est présente dans 30 pays, dont la Guinée équatoriale, depuis plusieurs années.

Membre de l’OPEP et troisième producteur de pétrole en Afrique, la Guinée équatoriale a mis en place en 2014 une réglementation sur le contenu national qui stipule que les accords avec les compagnies étrangères doivent prévoir le renforcement des capacités et privilégier les entreprises locales lors de l’attribution des contrats de service.

Colère de Malabo

Une réglementation dont le but, selon Gabriel Mbaga Obiang Lima, le ministre des Mines et des Hydrocarbures, est de « protéger et de promouvoir l’industrie locale, de créer des emplois pour les citoyens […] Et nous surveillons et appliquons de manière agressive la conformité à ces exigences ».  Manifestement, le pays d’Obiang Nguema n’est pas satisfait des actions de CHC Helicopter à ce chapitre.

C’est pour cette raison que le ministère équato-guinéen des Mines et des Hydrocarbures a mandaté tous les opérateurs pétroliers et d’autres opérateurs à annuler tous les contrats avec CHC Helicopter « en raison du non-respect de la régulation nationale ».

Le ministère a donné 60 jours aux compagnies pétrolières opérant dans le pays, dont Exxon Mobil et Kosmos Energy, pour rompre les contrats avec l’entreprise canadienne et trouver de nouveaux fournisseurs. En réaction à cette charge, CHC Helicopter dit avoir opéré dans le pays pendant près de deux décennies et avoir mis en place l’un des programmes de formation les plus complets destinés aux sous-contractants travaillant dans le secteur pétrolier et gazier. Tant des pilotes que des ingénieurs en ont profité.

Brian Banco, directeur général des communications mondiales de CHC soutient par ailleurs que la compagnie agit en conformité avec la réglementation du contenu national du pays. CHC dit aussi qu’elle s’implique dans des projets sociaux locaux, que ses opérations ont été régulièrement auditées et que le dialogue avec le ministère des Mines est continu. L’entreprise canadienne se dit également  « impatiente de poursuivre les négociations avec les autorités ».

Pays d’Afrique centrale d’un peu plus de 1 million d’habitants, la Guinée équatoriale est devenue productrice de pétrole il y a un peu plus de 20 ans et s’est jointe à l’OPEP en 2017.

Les hydrocarbures représentent 99 % des exportations du pays. Mais la baisse mondiale des cours du baril de pétrole en 2014 continue d’avoir des effets négatifs sur la croissance du PIB du pays. Celle-ci a baissé de 2,7 % en 2017 et devrait l’être de 6,4 % en 2018, selon les prévisions de la Banque mondiale.

(Avec Reuters, AFP, gouvernement de la Guinée équatoriale)

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