A worker carries an air filter during wheat harvest on a farm in Alberta. The 2016 Census of Agriculture shows oilseeds like canola are the bigges crop in Canada

L'agriculture est beaucoup trop importante pour les Canadiens et pour l'économie du pays pour qu'on laisse aux bons soins du hasard.
Photo Credit: Todd Korol/Reuters

Agriculture et agroalimentaire : comment prévoir l’imprévisible?

Un programme de 55 millions de dollars vient d’être lancé au Canada pour encourager les partenariats entre les chercheurs, les intervenants du secteur agricole et les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux. L’objectif de cette initiative est d’améliorer la gestion des risques dans un secteur aussi important pour l’économie canadienne que l’agriculture.

Dire du secteur agricole et agroalimentaire qu’il est vital pour l’économie canadienne est un euphémisme. Il contribue pour plus de 110 milliards de dollars au produit intérieur brut (environ 6,7 % du PIB en 2017). La valeur des exportations de produits agricoles et alimentaires et de produits de la mer du pays a atteint 64,6 milliards de dollars en 2017, un niveau record.

Les artisans de ce secteur pensent même pouvoir atteindre l’objectif ambitieux établi dans le budget fédéral de 2017, soit d’augmenter les exportations agroalimentaires du Canada à 75 milliards  d’ici 2025. Plus de 2,3 millions de Canadiens gagnent leur vie dans ce secteur. Le secteur de l’agriculture et de l’agroalimentaire est également considéré comme l’un des six secteurs dont le potentiel de croissance économique est élevé au Canada.

Prévoir l’imprévisible

Autant dire que le Canada ne peut pas laisser son agriculture et son secteur agroalimentaire naviguer au gré du vent, se laisser guider par les aléas du marché, les maladies des cultures, le coût élevé des intrants ou par l’imprévisibilité des catastrophes naturelles ou provoquées. Les agriculteurs canadiens ont plutôt besoin d’un minimum de stabilité dans leurs revenus. Les entreprises du secteur ont besoin de se renforcer, de croître, etc. Pour y parvenir, l’agriculture doit disposer d’outils de gestion adaptés au contexte actuel.

Certaines productions ont subis les aléas de la météo cet été.
Des certaines fermes agricoles subissent les aléas de la météo et font perdre des revenus aux agriculteurs canadiens.

En guise de réponse à ces enjeux, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ont créé un Partenariat canadien pour l’agriculture, une initiative de 3 milliards de dollars sur cinq ans qui vise à renforcer le secteur. Ce Partenariat se décline en programmes et services simplifiés et plus facilement accessibles, des améliorations clés aux programmes qui aident les agriculteurs à gérer des risques qui excèdent leur capacité de gestion.

Les programmes de gestion des risques de l’entreprise (GRE) aident précisément les agriculteurs à minimiser des impondérables qui pourraient menacer la viabilité de leur établissement. Ils peuvent recevoir une aide en cas de baisse considérable de leur marge (Agri-stabilité), recevoir des liquidités afin de gérer les baisses de revenus (Agri-investissement) ou encore recevoir une protection à frais partagés contre les risques naturels afin de réduire l’incidence financière des pertes de production ou de biens (Agri-protection).

55 millions de plus

Le ministre fédéral de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, Lawrence MacAulay, vient de lancer un programme de 55 millions de dollars afin d’encouragera les partenariats entre les chercheurs, les intervenants du secteur agricole et les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux.

Lawrence MacAulay
le ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, Lawrence MacAulay veut encourager la création d’outils novateurs dans la gestion de risques. © CBC

Ce programme comporte deux volets : celui de la recherche et du développement, et celui du renforcement des capacités administratives, avec une priorité accordée aux propositions pour créer des outils de gestion des risques novateurs. Pour le ministre fédéral de l’Agriculture, le programme Agri-risques renouvelé va aider à protéger les agriculteurs contre les risques auxquels ils font face afin qu’ils continuent à faire croître l’économie et à créer des emplois bien rémunérés.

Réunis à Vancouver pour leur rencontre annuelle, les ministres fédéral, provinciaux et territoriaux ont discuté de la façon dont ils peuvent collaborer pour créer plus d’emplois et favoriser la croissance économique dans le secteur agricole et agroalimentaire. Ils ont reconnu la nécessité de maintenir et d’élargir l’accès du Canada aux marchés mondiaux.

Les ministres ont réaffirmé leur appui ferme à la gestion de l’offre, une disposition qui permet à certains producteurs agricoles canadiens de contrôler, par l’intermédiaire des offices de commercialisation, l’offre ou la quantité de leurs produits commercialisés. Pour avoir le droit de commercialiser sa production, l’agriculteur doit détenir un permis ou « quota ». Faute de quoi, il ne pourra pas vendre ses produits à une usine de transformation. L’administration américaine combat cette disposition qu’elle considère comme protectionniste.

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Catégories : Économie, International, Politique, Société
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