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ALUNBRIG : ce nouveau médicament offre de réels espoirs pour le traitement du cancer du poumon métastatique

Le nouveau médicament ALUNBRIG vient d’être approuvé par Santé Canada. Takeda Canada a reçu l’avis de conformité avec condition (AC-C).

RCI avec Takeda Canada inc. et Radio-Canada

Traitement du cancer du poumon non à petites cellules métastatique ALK-positif

ALUNBRIG est ce nouveau médicament qui s’annonce très prometteur en monothérapie dans le traitement du cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) métastatiques à kinase positive du lymphome anaplastique (ALK-positif), notamment chez les adultes dont le cancer a progressé ou qui sont intolérants à un inhibiteur de l’ALK (Crizotinib).

C’est un inhibiteur de l’ALK. Il permet de répondre aux besoins de patients souffrant d’un cancer du poumon avancé. Il s’agit de la forme de ce cancer qui nécessite une intervention d’urgence.

Cette intervention consiste pour le médecin à trouver une solution de remplacement à la norme de soins (crizotinib).

Cette solution de remplacement doit être proposée pour ralentir la progression de cette maladie si les patients sont intolérants ou si le médicament ne répond plus efficacement.

À ce stade, elle est considérée par les spécialistes comme une « maladie terminale dévastatrice ».

ALUNBRIG présente une efficacité clinique importante, selon l’étude ALTA (ALK in Lung Cancer Trial of AP26113), qui a permis de l’expérimenter. La majorité des patients ont obtenu un taux de réponse objective (TRO) à la dose recommandée, ainsi qu’une survie sans progression d’une durée médiane supérieure à un an. L’étude a aussi mis en évidence un TRO intracrânien chez la majorité des patients présentant des métastases cérébrales mesurables.

Santé Canada a approuvé ALUNBRIG™ en se fondant principalement sur les résultats de l’étude pivot de phase 2 ALTA évaluant le brigatinib chez l’adulte. Cette étude multicentrique ouverte, toujours en cours, est menée auprès de deux groupes totalisant 222 patients atteints d’un CPNPC métastatique ALK-positif ayant progressé en dépit d’un traitement avec le crizotinib

Selon la Société canadienne du cancer, le cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) est la forme la plus commune de cancer du poumon. Crédit : Istock

 « L’approbation d’ALUNBRIG™ constitue une étape importante dans le traitement du cancer du poumon non à petites cellules métastatique ALK-positif. Les patients atteints d’un cancer du poumon associé à l’ALK ont grandement bénéficié de la mise au point de différents traitements spécifiques et ciblés contre cette maladie rare. ALUNBRIG™ représente une nouvelle option qui peut ralentir, voire arrêter, la croissance tumorale, particulièrement dans le cerveau et lorsque les traitements antérieurs ont échoué. Cette approbation est une bonne nouvelle pour les intervenants spécialisés dans la lutte contre le cancer. Normand Blais, professeur agrégé au Centre hospitalier de l'Université de Montréal

Cibler et inhiber les récepteurs dans les cellules cancéreuses

ALUNBRIG va en guerre contre la « kinase du lymphome anaplasique » : il s’agit de récepteurs présents dans les cellules cancéreuses. Le médicament les cible et les inhibe. Autrement, il ralentit ou arrête la croissance de cellules tumorales en inhibant l’ALK, car dans certains types de cancers, le récepteur peut être très actif, ce qui accélère la croissance et la division des cellules.

ALUNBRIG™ est administré par voie orale à raison de 90 mg/jour pendant les 7 premiers jours, puis à la dose de 180 mg/jour par la suite. ALUNBRIG™ a reçu une approbation prioritaire aux États-Unis, ainsi qu’une approbation accélérée de la FDA des É.-U. en avril 2017. ALUNBRIG™ est en cours d’examen par l’Agence européenne des médicaments (AEM). ALUNBRIG™ est aussi étudié dans le cadre de l’étude de phase 3 ALTA 1L, qui évalue l’efficacité et l’innocuité du brigatinib par rapport au crizotinib chez les patients atteints d’un CPNPC ALK-positif localement avancé ou métastatique qui n’ont jamais été traités avec un inhibiteur de l’ALK.

Le Canada apparaît comme le deuxième pays au monde, après les États-Unis, à approuver ce traitement novateur qui va améliorer à coup sûr la vie de personnes atteintes d’un cancer de poumon avancé, comme c’est le cas pour le cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) métastatiques ALK-positif chez les adultes.

Des études génétiques indiquent que le remaniement chromosomique du gène de la kinase du lymphome anaplasique (ALK) est un élément clé dans un sous-ensemble de patients atteints de CPNPC. Photo : iStock

Le saviez-vous?
Le cancer du poumon est la première cause de mortalité par cancer au Canada et dans le monde, avec plus d’un million de décès par an.

Au Canada, 1 homme sur 11 court le risque d’être atteint du cancer du poumon au cours de sa vie. Chez les femmes, ce risque est de 1 sur 17.

En 2017, il y a eu environ 206 200 nouveaux cas de cancer au Canada, et 80 800 décès causés par la maladie. Environ 28 600 personnes ont reçu un diagnostic de cancer du poumon, et 21 100 en sont mortes.

Le CPNPC, le plus fréquent de tous les types de cancer du poumon, représente de 80 % à 85 % des cancers du poumon diagnostiqués chaque année au Canada. Le CPNPC ALK-positif est un sous-ensemble de la maladie, qui frappe souvent les jeunes adultes qui ne fument pas ou fument peu;

Un médecin regarde la radiographie d’une cage thoracique. Photo : iStock

Le système nerveux central est un site de propagation fréquent de ce type de cancer, même en dépit d’un traitement initial. Des métastases au cerveau sont en effet présentes chez jusqu’à 70 % des patients traités avec le crizotinib. Une fois que le cancer s’est propagé au cerveau, la survie médiane diminue de façon importante.

L’usage du tabac constitue la principale cause évitable de cancer du poumon, étant responsable de 85 % de tous les nouveaux cas de cancer du poumon au Canada.

Même un non-fumeur peut souffrir d’un cancer du poumon.

Les personnes qui consomment 6 bières ou plus par semaine courent de 20 à 50 % de plus de risques d’avoir un cancer du poumon. Toutefois, la situation serait atténuée par un apport régulier de fruits et légumes.

Cependant, boire du vin en quantité raisonnable réduirait de 40 % les risques de cancer du poumon chez les hommes et de 70 % chez les femmes.

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Catégories : Santé, Société
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