Photp : iStock/Getty Images

Les baby-boomers canadiens n’ont pas fini d’impacter notre secteur immobilier

Une nouvelle enquête sur le comportement des baby-boomers annonce des changements importants dans le secteur de l’immobilier au pays. Ces changements pourraient, selon les différents scénarios, faire bondir le prix de certains types de maisons ou faire chuter la valeur d’autres, notamment dans les plus grandes villes du pays comme Toronto, Montréal ou Vancouver.

Selon un sondage Léger et Royal LePage mené auprès de 1000 Canadiens âgés de 54 à 72 ans, 6 baby-boomers sur 10 affirment qu’il prévoit à court terme rénover leur maison actuelle plutôt que d’acheter de plus petites maisons, comme ils avancent en âge et que le niveau de revenus diminue.

Si plus de 80 % des baby-boomers canadiens prévoient conserver leur habitation au cours des cinq prochaines années, la majorité estime que leur marché immobilier local est inabordable pour qu’il puisse y vivre à leur retraite. La tendance est particulièrement sentie à Toronto.

Environ 56 % des baby-boomers interrogés en ligne à la mi-juillet ont dit considérer que les quartiers où ils vivaient actuellement étaient inabordables, mais cette proportion grimpe respectivement à 63 et à 78 % en Ontario et en Colombie-Britannique.

Les baby-boomers sont de plus en plus nombreux à se départir de leur résidence, souvent plus grande et plus luxueuse, pour acquérir une demeure plus modeste, près des services. Le phénomène se fait particulièrement sentir en banlieue et dans les zones de villégiature. Photo CBC

Exode des demeures des grandes villes pour plusieurs baby-boomers

Selon les analystes, d’ici 5 à 10 ans, le vieillissement de la population risque donc de bouleverser profondément le marché immobilier.

Quelque 17 % des baby-boomers, soit 1,4 million de Canadiens, prévoient ainsi vendre leurs maisons au cours des cinq prochaines années et une forte proportion songe à vivre à la campagne ou loin des centres-villes.

L’enquête calcule qu’environ la moitié des baby-boomers a l’intention en fait d’emménager dans un logement plus petit ou d’aller vivre à la campagne.

De grands changements sont donc à prévoir pour les nouveaux et plus jeunes acheteurs dans les grandes villes.

Vue sur le centre-ville de Toronto Photo : Urbaneer.com

Les plus jeunes acheteurs devront composer avec le comportement des plus vieux

Phil Soper, président et chef de la direction de Royal LePage Photo : CBC

Phil Soper, président et chef de la direction de Royal LePage, prévoit qu’un nombre important de consommateurs âgés vont prendre d’assaut certains secteurs du marché immobilier ces prochaines années.

Selon lui, ces consommateurs plus âgés feront s’accroître la concurrence et les prix pour les appartements en copropriété plus particulièrement. Cela pourrait rendre l’accès à ce type de propriété plus difficile et plus onéreux aux plus jeunes générations, car les baby-boomers constituent la génération la plus nantie de toute l’histoire du Canada.

En plus, ces nouveaux acheteurs possèdent des budgets plus petits.

Paul Kershaw, professeur à l’Université de la Colombie-Britannique, a publié l’année dernière une étude qui montre qu’il faut maintenant plus de 15 ans à une personne de la région de Toronto pour économiser 20 % pour l’achat d’une maison. En 1976, il en avait fallu six. Et jusqu’en 2010, il en avait fallu moins de 12.

Pressions à la baisse dans le marché des maisons unifamiliales?

Ce départ des gens plus âgé des grandes villes pourrait créer un certain soulagement sur le marché du logement dans les grandes villes.

Pour les baby-boomers vieillissants qui voudront passer à un logement plus petit, la baisse démographique risque de réduire le nombre d’acheteurs potentiels.

Ceux qui ont des propriétés prisées, comme des chalets au bord de l’eau, trouveront preneur. Mais ceux qui ont de grosses maisons loin des centres urbains auront peut-être de mauvaises surprises…

Recommandé pour vous
Nos baby-boomers voudront-ils « finir » dans des résidences pour personnes âgées?

Selon la Société canadienne d’hypothèque et de logement, l’augmentation des mises en chantier d’édifices à logements dans la grande région de Montréal en ce moment est largement due à la construction de nouvelles résidences pour personnes âgées qui est en très forte croissance. En photo : le Sunrise de Fontainebleau, résidence privée pour aînés de Blainville au nord de Montréal. © ICI Radio-Canada

RCI avec la contribution de Rachel Levy-McLaughlin de CBC News et de Maxime Bertrand, Patrick Masbourian, Bis Petitpas et Gilles Payer de Radio-Canada

En complément

Condos à Toronto : « un million de dollars, c’est pratiquement l’entrée de gamme » – Radio-Canada 

Les baby-boomers ont peur de vendre leur maison – Radio-Canada 

La Côte-Nord, une destination pour baby-boomers ? – Radio-Canada 

Catégories : Économie, Société
Mots-clés : , , , , , , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.