Le ministre saoudien de l'Energie, Khaled al-Faleh lors d'une conférence de presse, le 21 janvier 2018 à Oman. ©MOHAMMED MAHJOUB/AFP

L’Arabie saoudite n’annulera pas ses livraisons de pétrole au Canada malgré le différend diplomatique

Selon différentes données, de 10 à 11 % des importations de pétrole du Canada proviennent de l’Arabie saoudite.

Or, l’agence de presse officielle saoudienne a publié jeudi un communiqué dans lequel le ministre saoudien de l’Énergie Khaled al-Faleh affirme que « la crise diplomatique actuelle entre l’Arabie saoudite et le Canada n’aura aucune incidence sur les relations de (l’entreprise pétrolière nationale) Saudi Aramco avec ses clients au Canada ».

Les relations entre les deux pays se sont détériorées à la suite de propos tenus la semaine dernière par le Canada qui critiquaient l’arrestation récente par le royaume saoudien de militantes des droits des femmes.

Selon le ministre Khaled al-Faleh, il existe « depuis longtemps une politique ferme qui n’est pas influencée par les circonstances politiques ».

L’Arabie saoudite est le principal partenaire commercial du Canada dans la région du Moyen-Orient. En 2017, les échanges entre les deux pays s’élevaient à 4,1 milliards de dollars.

Rappelons que l’Arabie saoudite a expulsé lundi l’ambassadeur canadien à Riyad et a gelé « toutes nouvelles initiatives d’affaires » avec le Canada. Le régime saoudien a également ordonné le retour au pays de ses milliers d’étudiants universitaires en sol canadien. Le Royaume exige aussi des patients saoudiens qui se font soigner dans les hôpitaux canadiens qu’ils quittent le pays coûte que coûte. Le transporteur aérien national Saudia a pour sa part annoncé la suspension de ses vols à destination et en provenance du Canada à compter de lundi prochain.

Des mesures de représailles saoudiennes imprécises, affirme le Canada

À Ottawa, la capitale du Canada, le ministre canadien des Finances Bill Morneau a minimisé jeudi l’impact sur l’économie canadienne des mesures prises par l’Arabie saoudite qui se porte bien à ses yeux. Il a de plus affirmé que le Canada n’envisageait aucune mesure de représailles pour l’instant.

Un haut fonctionnaire fédéral avait déclaré, sous le couvert de l’anonymat un peu plus tôt, que le Canada s’interrogeait par contre toujours sur l’ampleur exacte des mesures prises par l’Arabie saoudite.

Le Financial Times écrivait par exemple mercredi que l’Arabie saoudite avait demandé aux gestionnaires d’actifs de liquider leur portefeuille canadien. Le fonctionnaire canadien a rappelé que la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland avait notamment demandé mardi à son homologue saoudien de clarifier notamment cette nouvelle relative à la liquidation des actifs canadiens. L’Arabie saoudite n’a pas confirmé cependant cette nouvelle du Financial Times.

Le ministre des Finances du Canada Bill Morneau (Ben Nelms/Canadian Press)

Rappelons que ce n’est pas la première fois que Riyad prend des mesures punitives contre des pays occidentaux qui l’ont critiqué.

En 2017, l’Arabie saoudite a suspendu des contrats avec des agences allemandes et a rappelé son ambassadeur posté à Berlin en raison des propos tenus par le ministre allemand des Affaires étrangères sur la crise politique libanaise.

En 2015, le Royaume avait rappelé son ambassadeur basé à Stockholm et arrêté de délivrer des visas d’affaires aux citoyens suédois en raison des critiques de leur gouvernement sur les violations des droits de la personne en Arabie saoudite.

RCI avec La Presse canadienne, Radio-Canada et CBC

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