Le président russe Vladimir Poutine, lors d'une cérémonie soulignant le travail des militaires ayant combattu en Syrie, au Kremlin, le 28 décembre. Photo : Getty Images/KIRILL KUDRYAVTSEV

Des experts suggèrent au Canada des mesures pour minimiser l’ingérence électorale, notamment étrangère

Le Cabinet du premier ministre canadien Justin Trudeau, réuni en Colombie-Britannique cette semaine, a reçu la visite d’une série d’experts afin de le conseiller dans sa lutte à l’ingérence et aux fausses nouvelles durant la prochaine campagne électorale fédérale qui aura lieu dans un an.

Selon ces experts, des acteurs au pays et à l’étranger vont presque certainement utiliser les médias numériques pour tenter de manipuler les électeurs. L’un d’entre eux, Ben Scott, conseiller politique en matière d’innovation dans l’administration de l’ancien président américain Barack Obama, est d’avis que « ce sont des choses simples que nous pouvons commencer à faire pour donner aux gens plus de transparence sur le fonctionnement des plateformes [numériques] ».

M. Scott, maintenant directeur des politiques du réseau Omidyar, une fondation qui investit dans le soutien aux institutions démocratiques, était l’un des trois experts à s’entretenir avec le premier ministre Trudeau et ses ministres lors de la retraite du Cabinet mercredi et jeudi en Colombie-Britannique.

Rappelons que le gouvernement Trudeau envisage le dépôt cet automne du projet de loi C-76 qui exigerait que les publicités en ligne soient totalement transparentes et obliger les médias numériques à divulguer tous les comptes automatisés ou logiciels automatisés de conversation déployés pour amplifier les messages politiques. Le gouvernement fédéral avait mandaté il y a plusieurs mois la ministre canadienne des Institutions démocratiques, Karina Gould, de veiller à l’intégrité du scrutin.

Le premier ministre Trudeau lors de la retraite de son gouvernement, à Nanaimo
PHOTO CHAD HIPOLITO, PC

Plus de transparence et une plus grande confiance

« À mon avis, la transparence des annonces [publicitaires] numériques et l’étiquetage des comptes automatisés devraient faire partie de tout programme complet de réforme électorale. Et même si cela ne résout pas une grande partie du problème, cela commence à changer la manière dont les gens perçoivent les médias numériques et ouvre la voie à des interventions plus difficiles dans la régulation du marché, telles que la réglementation de la confidentialité des données et les politiques sur la concurrence», a expliqué M. Scott.

Selon un autre expert consulté par le Cabinet, Taylor Owen, professeur de médias numériques à l’Université de la Colombie-Britannique, « la chose qu’il pourrait faire et qui aurait un impact important serait une plus grande transparence publicitaire afin que nous sachions pour chaque élément de contenu politique qui nous est présenté en tant qu’individu : qui l’a acheté, qui est ciblé, combien d’argent a été dépensé et qui ils ont atteint », a-t-il également souligné.

Selon un ensemble d’experts, les allégations d’ingérence russe dans l’élection présidentielle américaine de 2016, en plus des tentatives présumées de Moscou de se mêler des scrutins en France, en Allemagne, aux Pays-Bas et en République tchèque, ferait du Canada et du Québec des cibles tout à fait logiques. LISEZ LA SUITE…

Jack Dorsey, PDG et cofondateur de Twitter, admettait il y a quelques jours que son entreprise n’a pas de réponse au problème des fausses nouvelles. Photo : Reuters/Mike Segar

RCI avec La Presse canadienne et la contribution de Radio-Canada

En complément

Un rapport du Sénat américain détaille 20 ans d’ingérence russe – Radio-Canada

La Russie risque de s’immiscer dans les élections canadiennes de 2019 – Radio-Canada

Apprendre à combattre les fausses nouvelles – Radio-Canada

Catégories : International, Internet, sciences et technologies, Politique
Mots-clés : , , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.