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Maîtres-nageurs, nos ours polaires peinent à rester maîtres-pêcheurs

Les rencontres entre des Canadiens vivants dans l’Arctique ou dans les régions un peu plus au sud et des ours polaires sont de plus en plus fréquentes et potentiellement mortelles, comme on l’a constaté à deux reprises cet été. Ce serait la faute du réchauffement climatique qui affamerait les ours polaires. Ils doivent se déplacer sur de plus longues distances pour se nourrir, dont à Churchill au Manitoba.

Le phénomène n’est pas nouveau, mais il devient de mieux en mieux documenté, notamment grâce aux résultats d’une enquête publiée il y a deux ans et réalisée par une équipe de scientifiques de l’Université de l’Alberta dans l’Ouest canadien.

Les auteurs de l’étude ont effectué une série d’expédition au Nord pour y examiner pendant 5 ans les déplacements de 117 ourses polaires et de 18 oursons. Les observations ont eu lieu dans deux zones bien distinctes, l’une à l’Ouest et l’autre à l’Est. D’abord dans la mer de Beaufort qui s’étend des côtes australes des Territoires-du-Nord-Ouest et du Yukon jusqu’à l’Alaska. Ensuite dans la baie d’Hudson, cette vaste mer intérieure entre le Québec et l’Ontario et qui débouche plus au nord dans l’océan Arctique.

Rappelons que près de 60 % de la population mondiale d’ours polaires occupent le territoire canadien. Photo : Svein B. Oppegaard / WWF

Les scientifiques ont observé une augmentation marquée de la fréquence de déplacements de plus de 50 km à la nage, avec une distance médiane de 92 km. Certains ours polaires observés ont parcouru plus de 400 km à la nage et certains de ces déplacements ont duré plus de 9 jours.

Selon le groupe de conservation Polar Bears International (PBI), qui a participé à l’étude de l’Université de l’Alberta, le fait de nager sur de grandes distances est très pénible pour les ours polaires, et est particulièrement épuisant pour leurs oursons.

Les chasseurs inuits ou leurs villages deviennent ainsi la proie de la curiosité et de l’appétit des grandes bêtes. Nous parlons de ce problème du réchauffement avec un de nos auditeurs.

Le Canada juge que l’ours polaire est en difficulté, mais non en danger

On ne compterait plus que 25 000 ou 30 000 ours blancs dans le monde, dont plus des deux tiers habitent au Canada.

L’avenir d’une bonne partie cette espèce remarquable semble donc dépendre grandement de l’attitude du Canada.

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RCI avec La Presse canadienne et la contribution de Radio-Canada

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Catégories : Autochtones, Économie, Environnement et vie animale
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