Dans une décision historique, la Cour suprême de l’Inde vient jeudi de décriminaliser l’homosexualité. Le deuxième pays le plus populeux de la planète abroge une interdiction qui remonte au XIXe siècle, héritée de l’époque coloniale britannique.
À l’unanimité, les cinq juges de la plus haute juridiction indienne ont mis fin à l’article 377 du Code pénal prohibant tout « rapport charnel contre l’ordre de la nature avec un homme, une femme ou un animal ». Cette loi « était devenue une arme de harcèlement contre la communauté LGBT », a déclaré le président de la Cour suprême Dipak Misra.
Les médias ont rapporté des scènes de liesse dans plusieurs villes du pays parmi les militants de la cause homosexuelle. Depuis une vingtaine d’années, les organisations LGBT ont entamé des batailles judiciaires qui ont connu une multitude de revirements. Après une première dépénalisation, l’homosexualité était redevenue un délit en Inde en 2003.
« Une relation sexuelle consentie entre deux adultes – homosexuels, hétérosexuels, lesbiennes – ne peut être contraire à la Constitution », a ajouté le président de la Cour suprême. Le parti au pouvoir BJP (Bharatiya Janata Party) a fait savoir qu’il ne s’opposera pas à la décision des juges.
L’Inde qui compte 1,25 milliard d’habitants devient ainsi le 124e pays du monde où les homosexuels ne sont plus criminalisés. Selon l’Association internationale des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexes, les relations entre personnes de même sexe demeurent toujours un délit dans 72 autres États.
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