Plus d’un Québécois sur deux a de faibles ou très faibles compétences en littéracie et numéracie.

Plus d’un Québécois sur deux a de faibles ou très faibles compétences en littéracie et numéracie.
Photo Credit: IS / klikk

Journée internationale de l’alphabétisation : un million d’adultes analphabètes au Québec

Cette année, le développement des compétences est le thème de la Journée internationale de l’alphabétisation du samedi 8 septembre. Avec plus d’un million d’adultes analphabètes, le Québec demeure à la traine par rapport aux autres provinces canadiennes. On en parle avec Josée Scalabrini, présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement.

« À l’éducation des adultes, il existe plusieurs formes de compétences qui peuvent être développées, déclare Josée Scalabrini en entrevue. Ce qu’il est très important de dire c’est que l’éducation des adultes est souvent le milieu oublié. Au Québec, un adulte sur cinq a des difficultés à lire ou à écrire alors qu’on sait que dans notre société, tout passe par nos compétences de lecture et d’écriture. »

La présidente de la fédération qui représente plus de 65 000 enseignants de commissions scolaires francophones du Québec appelle les politiques à mettre en place des accompagnements adéquats.

« Savoir lire, c’est donner plus de chance pour être capable de faire des choix dans la vie, c’est être capable d’avoir accès aux services. Les gens pensent que l’éducation passe par le primaire et le secondaire, mais on oublie que dans la vie, pour différentes raisons, des personnes peuvent avoir décroché. Il y en a aussi qui décident d’aller plus loin dans leurs études afin d’améliorer leurs acquis. Il faut donc s’arranger pour qu’on puisse les accompagner dans ce retour à l’école. »

Écoutez

Pour Mme Scalabrini, l’apprentissage passe par une compréhension générale des difficultés. « Les centres d’éducation des adultes manquent de moyens pour accompagner des jeunes qui ont vécu des difficultés autres que l’apprentissage, car il faut savoir que les aléas de la vie peuvent aggraver ces problèmes d’apprentissage. Malheureusement, l’accompagnement professionnel et psychologique n’est pas là. Souvent, des jeunes qui ont tout mis sur un retour à l’école vont redevenir des décrocheurs puisqu’on ne facilite pas leur accompagnement. »

La présidente n’hésite d’ailleurs pas à faire un parallèle entre l’analphabétisme et la santé. « On parle beaucoup de la prévention au niveau de la santé. Et bien, des gens qui savent mieux lire et écrire vont rester en santé encore plus longtemps. Il y a des études qui démontrent que plus l’être humain est capable d’aller chercher des services ou de se développer socialement, plus sa santé s’améliore. Il faut réagir vite, car ils sont une partie importante de notre société. Ces personnes doivent bénéficier des mêmes chances que les autres. »

Josée Scalabrini, présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement (Crédit photo : Maryse Cléro-Nobréga)

Lire aussi :

L’analphabétisme au Québec : le grand défi de société devant la robotisation et les changements technologiques

L’alphabétisation familiale: une responsabilité collective

Accompagnez vos enfants dans la lecture

Catégories : Société
Mots-clés : , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.