Le 21 août 2018, dans les environs d'Idlib, en République arabe syrienne, un garçon déplacé interne se tient près de son abri temporaire. © UNICEF/UN0233870/Al Shami (Groupe CNW/UNICEF Canada)

Les enfants syriens d’Idlib pris au piège de frappes aériennes, de tirs au sol et des armes explosives

Alors que les membres du Conseil de sécurité des Nations Unies se concertent au sujet du conflit syrien, l’UNICEF attire l’attention sur la piètre condition des enfants de la localité d’Idlib, dans le nord-ouest du pays. Dans cette région « où ont été envoyés des  milliers de rebelles et de civils évacués d’autres bastions de l’opposition repris par les forces loyalistes à travers le pays, le pouvoir de Bachar Al-Assad a amassé des troupes en vue d’un assaut qui semble imminent ». Les enfants sont gravement affectés par les conséquences de l’exacerbation du conflit.

RCI avec l'UNICEF et Radio-Canada

Une rentrée scolaire fantôme pour ces enfants ?

Comme dans la plupart des pays du monde, l’école a repris en Syrie au début de ce mois de septembre. Mais, cette rentrée est vécue péniblement par les enfants d’Idlib qui ne savent plus à quel sein se vouer.

Leurs écoles manquent de tout et chaque jour qui se lève est une occasion de questionnement pour eux. Ils se demandent tous les matins s’ils pourront se rendre dans leurs salles de classe. Les tirs nourris au sol, les explosifs qui jonchent leurs chemins, ainsi que les frappes aériennes de l’aviation russe rythment leur quotidien, ne leur laissant que très peu de place pour l’espoir.

La vie des enfants à Idlib est quotidiennement menacée, même lorsqu’ils tentent d’avoir accès aux services de santé et d’éducation déjà limités. Près de la moitié seulement des établissements de santé publics sont actuellement opérationnels, et les médecins disent manquer de fournitures et de médicaments essentiels à la survie.

Un avion militaire laissant tomber 6 petites bombes, vu d'en-dessous.

Un avion du régime syrien lors d’un bombardement. Photo : AFP/Getty Images/AMER ALMOHIBANY

Une escalade des combats pourrait également entraîner la fermeture des écoles, forçant les enfants à rester chez eux. Bien que la nouvelle année scolaire ait commencé le 1er septembre, de nombreuses écoles manquent encore de fournitures indispensables, près de 7 000 salles de classe nécessitent des restaurations, et plus de 2 300 postes d’enseignantes et enseignants sont actuellement vacants. Comme nous l’avons constaté lors d’escalades similaires en Syrie, les enfants en paient le prix en ce qui concerne leur éducation, leur santé, leur bien-être mental et physique, et leur vie.

« Des milliers d’enfants à Idlib ont été forcés de fuir leur domicile à plusieurs reprises et vivent maintenant dans des abris de fortune surpeuplés, alors que la nourriture, l’eau et les médicaments se font de plus en plus rares. Une nouvelle vague de violence pourrait les laisser pris au piège entre les lignes de combat et les tirs croisés, ce qui aurait des conséquences potentiellement mortelles », a déclaré Henrietta Fore, la directrice générale de l’UNICEF.

Des enfants dans une tente de réfugiés.

Des enfants dans le camp de réfugiés de Kelbit, province d’Idlib. Photo : Reuters/Osman Orsal

Nécessité pour les parties de respecter le droit international

Pour alléger les souffrances des enfants, l’UNICEF appelle les parties à prendre en considération la situation extrêmement fragile dans laquelle ils se retrouvent coincés.

Elles doivent s’en tenir au droit international humanitaire et au droit international des droits de l’homme.

Les enfants auront besoin d’un appui en continu de la part des organisations et organismes humanitaires qui interviennent dans la région.

L’UNICEF souhaite pouvoir poursuivre ses efforts à Idlib, à Alep-Ouest, et dans le nord, en apportant l’aide dont les enfants et leurs familles déplacés ont urgemment besoin :

  • Approvisionnement en eau, produits et articles d’assainissement et d’hygiène
  • Services en matière de santé, d’alimentation, de protection et d’éducation
  • Distribution de fournitures scolaires

« Notre demande est simple : protégez les enfants. Accordez-nous un accès sûr, durable et inconditionnel aux enfants. Permettez à celles et ceux qui veulent partir de le faire en toute sécurité et volontairement », ajoute madame Fore.

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