Photo satellite de l’ouragan Florence prise par la NASA le 13 septembre 2018. (Crédit photo : NASA/Reuters)

Les ouragans de plus en plus puissants et destructeurs?

Les ouragans ont des impacts directs sur la vie de millions d’êtres humains à travers le monde. Ces dernières années, plusieurs d’entre eux ont d’ailleurs fait de nombreuses victimes sur leur passage. Alors que la côte américaine est présentement frappée par les pluies diluviennes et des vents violents de l’ouragan Florence, on s’interroge sur la capacité des changements climatiques à influencer la force et la fréquence de ces terribles cyclones.

« Le carburant principal des ouragans est l’eau chaude à 26 degrés Celsius. Le phénomène se forme principalement sur une ligne mince du nord de l’Équateur ou sur le bassin atlantique des côtes africaines. Les eaux chaudes et humides vont créer une sorte de convection faite d’averses et d’orages. La convection combinée à la rotation compose une circulation qui enfante une dépression. Avec les vents de l’Ouest, la dépression se dirige ensuite vers les Caraïbes, la Floride et parfois le golfe du Mexique », rappelle en entrevue Alexandre Parent, météorologue de sensibilisation aux alertes à Environnement et Changement climatique Canada.

Par sa masse et sa force, l’ouragan est un phénomène météorologique à grande échelle. « On parle ici de plusieurs centaines de kilomètres de diamètre. Il existe une échelle de catégories allant de 1 à 5 pour mesurer la puissance des cyclones. Les vents vont de 120 à 150 km/h pour la catégorie 1 et dépassent les 250 km/h pour la catégorie 5. Mais dès qu’un ouragan touche les côtes terrestres, elle perd en intensité. Elle se transforme alors en dépression. L’œil de l’ouragan va se réduire en tempête tropicale sous l’effet de l’air froid. C’est d’ailleurs ces restants d’ouragan qui touche parfois l’Est du Canada. »

Écoutez

Selon le météorologue, les changements climatiques peuvent avoir des conséquences sur les ouragans. « Les différentes études scientifiques établissent certaines caractéristiques dans lesquelles on peut avoir un certain niveau de confiance en ce qui concerne les effets des changements climatiques sur les ouragans comme la fréquence et l’intensité des inondations principalement dues à la montée du niveau de la mer. D’autres études démontrent qu’il pourrait y avoir une augmentation des fortes pluies d’ici la fin du siècle de 10 à 15 %. Ce qui est moins certain c’est l’augmentation du nombre d’ouragans. Il y a différentes hypothèses, mais on n’a pas encore de conclusion. »

M. Parent explique qu’il pourrait se produire des changements sur les trajectoires des cyclones. Ils pourraient se diriger vers un certain nombre de zones qui ne sont pas habituées ou moins habituées à recevoir des systèmes tropicaux. « L’Est du Canada et les Maritimes peuvent être frappés par les ouragans, dit-il. On se souvient de Juan au début des années 2000 qui était encore au niveau d’ouragan quand il a touché la Nouvelle-Écosse. »

Alexandre Parent, météorologue de sensibilisation aux alertes à Environnement et Changement climatique Canada

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Catégories : Environnement et vie animale
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