« Je dois pouvoir me regarder dans le miroir et me dire que j’ai fait tout ce que je pouvais pour servir mon pays » - Leona Alleslev qui a quitté le parti libéral et se positionne aux côtés des conservateurs. Photo : La Presse canadienne/Adrian Wyld

Leona Alleslev, députée du Parti libéral, claque la porte et rallie le camp des conservateurs

Réagissant à la démission de la députée libérale qui se joint à son parti, le chef Andrew Scheer déclare : « C’est la preuve que les libéraux sous Justin Trudeau ne sont pas tout à fait prêts à faire face aux enjeux complexes. Elle va faire partie d’un gouvernement qui va être à la hauteur des défis de notre époque. »

RCI avec CBC

Pour expliquer ce départ surprise, Leona Alleslev affirme que « le monde a changé ». Elle mentionne différents enjeux sur lesquels les libéraux se montrent fragiles, dont ceux du libre-échange et de l’économie aussi bien au Canada qu’à l’étranger. « Je dois pouvoir me regarder dans le miroir et me dire que j’ai fait tout ce que je pouvais pour servir mon pays », a-t-elle déclaré.

Elle considère qu’en ce moment, le Canada a besoin d’un leadership fort sous le Parti conservateur. Si elle songe depuis plusieurs mois à quitter le Parti libéral, des personnes dans sa circonscription lui ont dit qu’il y a des choses sur lesquelles il faut mettre un accent particulier, ce qui a renforcé sa détermination à faire ce geste.

Voici quelques-uns des enjeux qui ont motivé cette députée à changer de bord :

  • réforme fiscale
  • réformes pour moderniser les équipements militaires
  • défense et sécurité aux frontières
  • relations avec d’autres pays,
  • taxes, commerce international, conclusion de traités, etc.

« J’ai servi mon pays pendant 35 ans, depuis que j’ai prêté serment pour servir au sein des Forces armées canadiennes et siéger comme élue. Je suis heureuse de pouvoir servir maintenant avec le Parti conservateur », a expliqué la députée qui a estimé qu’elle ne sentait pas qu’elle « avait les coudées franches pour critiquer le gouvernement Trudeau ».

Le chef conservateur et la députée transfuge devant des journalistes.  (Adrian Wyld/Canadian Press)

Échec pour Justin Trudeau?

Andrew Scheer a vite fait de profiter de l’occasion pour critiquer les actions du gouvernement libéral.

Rappelant que Mme Alleslev a fait savoir que l’orientation du gouvernement sous Trudeau n’est pas le leadership dont on a besoin au Canada pour s’attaquer aux dossiers clés, M. Scheer s’est dit très fier d’accueillir une personne hors pair qui a servi le pays en tant que capitaine dans les Forces armées.

Selon lui, l’absence de plan de M. Trudeau nuit au pays. L’économie n’est pas favorable à la classe moyenne, les libéraux ont imposé un moratoire sur les navires-citernes, ont fait fuir les investisseurs, ont détruit les deux oléoducs (Énergie Est et Trans Mountain) qui étaient susceptibles de contribuer à l’accroissement de l’économie canadienne.

Pour Andrew Scheer, Justin Trudeau rend la situation plus difficile sur le plan international. Il constate qu’il est de plus en plus difficile pour le Canada d’être pris au sérieux et relève qu’il faut un parti fort pour affirmer la voix du Canada sur la scène mondiale.

Il déclare que la nouvelle transfuge va être responsable de la sécurité mondiale dans un cabinet fantôme, ce qui va permettre de mener le pays vers l’avenir.

M. Scheer invite les frustrés du « leadership inefficace de Justin Trudeau » à rejoindre les rangs conservateurs avec pour but de battre M. Trudeau en 2019.

La démission de Mme Alleslev survient le jour de la rentrée parlementaire à Ottawa et les conservateurs, qui passent l’une de leurs meilleures journées depuis que Maxime Bernier, député de Beauce au Québec, a claqué la porte du parti, sont ravis d’accueillir la nouvelle députée.

Réaction de Justin Trudeau

Questionné davantage sur les enjeux économiques en chambre, le premier ministre a soutenu que l’économie au Canada se porte bien. Il a mentionné à titre de preuve qu’elle a généré des millions d’emplois en quelques mois, et que dès l’année prochaine, les familles auront 2000 $ de plus dans leurs comptes. Cela montre que la classe moyenne est au centre de sa stratégie.

Répondant aux critiques sur les oléoducs, Justin Trudeau a soutenu que pendant de nombreuses années, le gouvernement conservateur sous Stephen Harper n’avait pas compris qu’il fallait exploiter les ressources naturelles en prenant en compte les droits des peuples autochtones, ce qui explique le blocage actuel.

Catégories : Politique
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