Voici les  secteurs agroalimentaires  soumis à la gestion de l’offre

Voici les secteurs agroalimentaires soumis à la gestion de l’offre
Photo Credit: Radio-Canada

Aucune brèche dans la gestion de l’offre à Washington, répètent les producteurs laitiers du Canada réunis à Ottawa

Les négociations de l’ALENA entre le Canada et les États-Unis s’étirent en longueur. La rumeur d’une possibilité de compromis dans la gestion de l’offre suscite une mobilisation tous azimuts des Producteurs laitiers du Canada rassemblés à Ottawa. Autour de leur président, ils appellent les négociateurs du pays à demeurer inflexibles sur ce point vital pour les fermes de partout au pays.

RCI avec les Producteurs laitiers du Canada et Radio-Canada

Optimisme du premier ministre du Canada

Les inquiétudes des producteurs laitiers sont loin de diminuer la confiance de Justin Trudeau, qui a réaffirmé la détermination du Canada à défendre la gestion de l’offre.

« Ça va prendre encore du travail pour parvenir à conclure un bon accord pour le Canada. Nous sommes optimistes et nous allons continuer à travailler fort pour y arriver », a affirmé M. Trudeau.

S’il reste véritablement du travail à faire, cela voudrait dire que le défi est énorme pour la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland et pou l’équipe des négociateurs canadiens qui poursuivent les tractations à Washington.

Le Canada va-t-il continuer à défendre la gestion de l’offre intégralement, difficile à dire. Mais si une brèche est envisagée, il va falloir penser à la meilleure manière de verser des compensations satisfaisantes aux producteurs canadiens.

La gestion de l’offre, c’est quoi?

Le système de gestion de l’offre alloue des quotas aux producteurs de lait, d’oeufs et de volailles, ce qui leur assure un certain revenu, sans subvention gouvernementale.

Ottawa s’engage par ce système à limiter l’entrée de produits importés pour que la demande soit comblée par la production canadienne. Ce mécanisme a été mis en place dans les années 1970.

Des vaches de la ferme laitière d’André Goyer à Mirabel Photo : Radio-Canada/Francis Labbé

Comprendre les inquiétudes des producteurs canadiens

Une déclaration du président américain, Donald Trump, mettant de l’avant l’idée que les producteurs laitiers américains devraient avoir un accès plus important au marché canadien est venue semer le doute chez les producteurs canadiens depuis l’ouverture de la renégociation de l’ALENA.

En point de presse, leur président, Pierre Lampron, a appelé les négociateurs canadiens à ne pas céder à la pression des Américains, car la survie des fermes partout au pays en dépend.

La gestion de l’offre a en effet protégé jusqu’à présent, les producteurs nationaux de la baisse importante des produits laitiers.

Le modèle canadien est fondé sur la mise en marché collective, tout en assurant une production dans toutes les régions, ce qui favorise la coopération, l’entraide et la solidarité autour d’un même enjeu : le contrôle de l’offre, par rapport à la demande, et la stabilité des prix pour permettre aux producteurs d’en tirer des revenus décents.

Aux États-Unis, qui n’ont pas de système de gestion de l’offre, rien ne limite la quantité de produits mis sur le marché, ce qui encourage la concurrence, la fluctuation des prix et la disparition des petites fermes laitières au profit des plus grandes.

L’accord de libre-échange avec l’Union européenne et le Partenariat transpacifique ont déjà ouvert quelques portes dans la gestion de l’offre au Canada, car ils ont permis l’ouverture partielle (5 %) du marché canadien à certains des produits (lait, œufs, volaille).

« Ces deux accords font perdre aux producteurs canadiens 250 millions de dollars annuellement », relève Pierre Lampron.

Actuellement, le Canada importe en grande quantité du lait diafiltré des États-Unis. Ce produit est classé par l’Agence des services frontaliers du Canada comme un concentré protéiné, et non pas comme du lait. Il est très prisé dans la fabrication du fromage en raison de son prix bas qui diminue aussi le coût des intrants pour la transformation.

De nouvelles concessions aux États-Unis apparaissent comme une réelle menace que les producteurs laitiers en réunion à Ottawa veulent empêcher.

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Catégories : Économie, Politique
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