L'endettement est une source de stress pour les ménages et une grande préoccupation pour la Banque du Canada ©iStock/JackF

Quand la vie conjugale des parents nuit au parcours des enfants

Selon un nouveau rapport de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) rendu public mardi, plus 4 jeunes sur 10 (44 %) nés à la fin des années 1990 au Québec ont été soumis, entre leur naissance et l’âge de 17 ans, à au moins un changement familial attribuable à la vie conjugale de leurs parents.

« Pas facile d’être ado. » Cette phrase, vous l’avez certainement souvent entendue. L’adolescence, on le sait, est une période de mutation, de vulnérabilité et parfois de perte de repères. Et si, de surcroît, le jeune ne bénéficie pas d’une stabilité dans sa vie familiale, le tableau peut s’assombrir davantage et nuire, entre autres choses, à son parcours scolaire.

Le dernier bulletin de l’Institut de la statistique du Québec, intitulé Les trajectoires familiales diversifiées des jeunes nés au Québec à la fin des années 1990, nous apprend que, très tôt dans leur vie, les jeunes doivent souvent composer, malgré eux, avec les ruptures ou formations d’unions de leurs parents.

Partant des données de l’Étude longitudinale du développement des enfants du Québec (ELDEQ 1998-2015), dont l’information sur les parcours familiaux est détaillée, le rapport de l’ISQ indique que près de 20 % de jeunes ont eu à composer avec au moins trois transitions familiales. Ils sont 15 % à en avoir vécu deux et environ 10 % à avoir eu un seul changement familial.

La vie sans les deux parents biologiques

Selon le rapport de l’ISQ, bon nombre de jeunes n’ont pas connu les joies de la vie avec leurs parents biologiques de leur naissance à leur adolescence. Et 44 % d’entre eux ont vécu dans un ménage monoparental à un moment ou à un autre de leur enfance ou de leur adolescence, tandis que 32 % ont déjà vécu avec un beau-parent. Par ailleurs, 8 % des enfants vivaient avec un parent seul à la naissance.

Le plus gros fardeau de la séparation est souvent porté par la mère. Du moins, c’est souvent elle qui a la garde ou qui s’occupe au quotidien du jeune. Ainsi, selon l’enquête de l’ISQ, dans la période immédiate suivant la séparation de leurs parents (ou de leur naissance pour les enfants nés hors union), près de 6 enfants sur 10 (57 %) vivaient exclusivement avec leur mère et 6 % avec leur père.

Parallèlement, 37 % de jeunes vivaient en alternance avec leurs deux parents. Et dans cette dernière catégorie, 6 jeunes sur 10 vivaient uniquement avec leur mère à la fin de leur adolescence, alors qu’environ 15 % cohabitaient exclusivement avec leur père.

Une mère réconforte sa petite fille. Photo : iStock

Le climat de la relation des parents est crucial pour le jeune

Par ailleurs, diverses recherches l’ont déjà montré, la coopération entre les ex-conjoints constitue un facteur déterminant de l’adaptation des enfants à la séparation de leurs parents. Cette donnée est réconfortante pour les jeunes concernés par l’enquête puisque près de 6 mères sur 10 ont déclaré que le climat de leur relation avec le père du jeune était bon ou assez bon. Environ 16 % l’ont jugé mauvais ou très mauvais, tandis qu’autour de 25 % des mères ont indiqué n’avoir aucun contact avec le père de l’enfant.

Autre donnée rassurante : parmi les mères ne vivant pas avec le père biologique du jeune, plus de la moitié (55 %) étaient satisfaites de l’implication parentale de celui-ci. Et un peu moins de la moitié (47 %) l’étaient à propos de son implication financière. Ce sentiment était plus perceptible chez les mères des enfants qui vivaient en alternance avec leurs deux parents. Dans cette dernière catégorie, 9 mères sur 10 se sont dites satisfaites de l’implication parentale du père, et 8 sur 10, de son implication financière.

Rappelons que l’Étude longitudinale du développement des enfants du Québec a pour objectif de comprendre les facteurs qui, pendant la petite enfance, conduisent au succès ou à l’échec lors du passage dans le système scolaire. Elle suit un échantillon représentatif d’enfants nés au Québec en 1997-1998 et dès l’âge d’environ 5 mois.

(Source :  Institut de la statistique du Québec)

Catégories : Politique, Société
Mots-clés : , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.