Un homme fumant de la marijuana lors de la manifestation annuelle, dénonçant l’interdiction de fumer du cannabis, le 4/20 devant le parlement à Ottawa, le 20 avril 2018.
Photo Credit: PC / Justin Tang

Jusqu’où les employeurs sont-ils prêts à composer avec le pot au bureau?

Morneau Shepell, organisme spécialisé dans les conseils, services et technologies en ressources humaines, a publié son bulletin mensuel pour le mois de septembre. Ce numéro se préoccupe entre autres des effets de la légalisation du cannabis récréatif sur le milieu de travail au Canada.

RCI avec Morneau Shepell et le Centre canadien d'hygiène et de sécurité au travail

La peur d’abus de substances et de toxicomanie à l’intérieur des organisations

Morneau Shepell a reçu un nombre important de sollicitations de la part d’employeurs qui se préoccupent de la façon dont ils géreront l’entrée en vigueur de la marijuana récréative au Canada.

La consommation abusive de substances peut causer des problèmes au travail sous différentes formes, notamment
une incidence sur le jugement, la vigilance, la perception, la coordination motrice ou l’état émotif qui, en retour, a une incidence sur le fait de travailler de façon sécuritaire ou sur des décisions délicates touchant la sécurité;

les effets résiduels de consommation de substances (gueule de bois, sevrage) qui affectent le rendement au travail;

l’absentéisme, la maladie ou la baisse de productivité;

Des personnes assises sur des chaises de plastiques sont vues de face. On ne voit toutefois pas la figure des personnes. Certaines portent une jupe ou une robe, d'autres portent des pantalons.Des employés au sein d’une organisation. Photo : iStock

une obsession à se procurer et à consommer de l’alcool ou des drogues au travail qui peut nuire à la concentration et à la vigilance;

des activités illicites au travail, comme la vente de drogues illicites aux autres employés;

des effets psychologiques ou liés au stress dus à la consommation de substances par un membre de la famille, un ami ou un collègue de travail qui nuisent au rendement d’un autre employé.

Marie-Josée Bertrand est conseillère principale en services aux organisations chez Morneau Shepell. Elle relève qu’un bon nombre d’organisations sont en pleine réforme pour intégrer la question dans leurs règlements.

Certaines ont fait beaucoup de progrès, en révisant notamment leurs politiques. Un travail de révision qui a mobilisé des membres de leurs personnels, des représentants des employés et des syndicats, des ressources humaines et juridiques, etc.

Des entreprises ont pu se former, ce qui leur a permis d’être mieux outillées pour faire face à la question au soir du 17 octobre, date de l’entrée en vigueur de la légalisation à l’échelle du pays. Morneau Shepell a donné plusieurs des formations dédiées aux organisations, tout comme différents organismes gouvernementaux.

Écoutez

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Un homme fume du cannabis devant la tour de la Paix, à Ottawa.

Casse-tête en vue pour les employeurs qui ne se sont pas préparés pour l’entrée en vigueur de la marijuana récréative au Canada? Photo : La Presse canadienne/Pawel Dwuli

Être prêt pour éviter les incidences sur le milieu de travail

Plusieurs employeurs craignaient d’avoir à autoriser des employés à consommer le cannabis au travail. La formation leur a permis de mieux saisir cet enjeu, surtout dans un contexte où le cannabis médical est autorisé au pays depuis plusieurs années, affirme Mme Bertrand.

À titre de rappel, le Canada est le deuxième pays au monde à légaliser le cannabis à des fins récréatives.

Selon Morneau Shepell, des représentants de commerce et de PME qui doivent faire face à cette question n’ont pas nécessairement de politique précise à ce sujet. Ils doivent être mieux équipés pour élaborer et rédiger leurs stratégies.

Voici quelques recommandations de Morneau Shepell aux employeurs qui redoutent l’arrivée de cette substance en milieu de travail :

  • Spécifier clairement que la marijuana récréative n’est pas autorisée sur les lieux de travail;
  • Annoncer les mesures sanctionnant les abus de substances de la part des employés;
  • Se doter de politiques et de lignes directrices claires dans le but de savoir quel niveau est toléré;
  • Être strict sur ce qui est permis et ce qui ne l’est pas sur le lieu de travail.

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Catégories : Santé, Société
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