La leader birmane Aung San Suu Kyi et le premier ministre Justin Trudeau en juin 2017. (Crédit photo : La Presse canadienne/Adrian Wyld)

Le Canada retire la citoyenneté honoraire à Aung San Suu Kyi

Le parlement canadien a décidé de retirer la citoyenneté honoraire accordée en 2007 à la leader birmane Aung San Suu Kyi, lauréate du prix Nobel de la paix en 1991.

La motion lui retirant la citoyenneté honoraire a été présentée jeudi à la Chambre des communes par le député du Bloc québécois Gabriel Ste-Marie. Le premier ministre Justin Trudeau était d’ailleurs présent. Votée à l’unanimité par les parlementaires fédéraux, la révocation de la citoyenneté honoraire est une première dans l’histoire du pays.

Elle survient après le refus d’Aung San Suu Kyi de dénoncer le sort réservé à la minorité musulmane des Rohingyas. À ce titre, l’armée birmane est d’ailleurs accusée de crime contre l’humanité en perpétrant un véritable nettoyage ethnique. La semaine dernière, le Canada a été le premier pays du monde à qualifier de génocide les exactions commises envers les Rohingyas.

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Aung San Suu Kyi a reçu la citoyenneté canadienne honoraire pour son rôle dans le processus démocratique entamé en Birmanie également connu sous le nom de Myanmar. Toutefois, plusieurs voix au sein du gouvernement canadien se sont fait entendre en raison de son silence et de sa réticence à condamner ouvertement la répression brutale commise par la junte birmane contre la minorité musulmane. Depuis août 2017, des centaines de milliers de Rohingyas de la région de Rakhine se sont réfugiés au Bangladesh. 

Le gouvernement a appuyé la motion en réponse au « refus persistant » d’Aung San Suu Kyi de dénoncer le génocide des Rohingyas, a déclaré le bureau de la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland.

« Nous continuerons de soutenir les Rohingyas en leur offrant une aide humanitaire, en imposant des sanctions contre les généraux du Myanmar et en réclamant que les personnes responsables soient tenues de rendre compte de leurs actes devant un organisme international compétent », a ajouté le bureau de la ministre des Affaires étrangères.

Avec La Presse canadienne et Radio-Canada

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