Une personne tient une photo du journaliste saoudien Jamal Khashoggi lors d'une manifestation organisée devant le consulat d'Arabie saoudite à Istanbul, en Turquie le 5 octobre 2018 (Reuters/Osman Orsal)

La dernière chronique de Jamal Khashoggi, un plaidoyer pour la liberté d’expression

La dernière chronique de Jamal Khashoggi a été publiée mercredi soir dans les pages du Washington Post à titre posthume. Le quotidien américain en avait reçu la traduction le 2 octobre dernier, au lendemain de la disparition du dissident saoudien après son passage à l’ambassade de l’Arabie saoudite, à Istanbul, en Turquie.

Dans une note explicative introduisant la chronique de M. Khashoggi, le journal déclare ne plus partir du principe que son journaliste, résident permanent aux États-Unis, soit encore en vie. « Je dois maintenant accepter [que son retour] n’arrivera pas », a précisé l’éditrice Karen Attiah.

Alors que les soupçons d’un assassinat de Jamal Khashoggi par les membres d’un commando spécial envoyés par Riyad se vérifient de jour en jour, le Washington Post a pris la décision de publier le papier. « Ce texte prouve parfaitement son engagement et sa passion pour la liberté dans le monde arabe. Une liberté pour laquelle il a visiblement sacrifié sa vie », a ajouté l’éditrice.

Avec pour titre « Ce dont le monde arabe a le plus besoin, c’est la liberté d’expression », il soulève d’entrée de jeu les obstacles de la liberté de la presse dans la majorité des nations arabes. « C’est la raison pour laquelle presque l’ensemble des populations de ces pays ne sont pas informées ou mal informées. »

« J’ai récemment consulté sur Internet le rapport intitulé Liberté dans le monde, publié en 2018 par Freedom House (organisation non gouvernementale étudiant l’étendue de la démocratie dans le monde), ce qui m’a amené à un triste constat. Un seul État du monde arabe figure dans la catégorie « libre ». Il s’agit de la Tunisie. La Jordanie, le Maroc et le Koweït sont qualifiés de « partiellement libres ». Les autres sont parmi les « non libres ». »

Le journaliste illustre ses propos par l’emprisonnement de son confrère Saleh al-Schehi « pour soi-disant des propos concernant les élites saoudiennes ».

Avec l’AFP et Radio-Canada

La Maison-Blanche donne quelques jours de plus à l'Arabie saoudite pour conclure son enquête sur la disparition de Jamal Khashoggi. Le journaliste n'a pas été vu depuis son entrée dans le consulat saoudien à Istanbul en Turquie. C'était le 2 octobre, il y a déjà 16 jours. Marie-Ève Bédard fait le point sur l'enquête.

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La dernière chronique de Jamal Khashoggi publiée par le Washington Post

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