Trump, reçoit le premier ministre canadien, Justin Trudeau, à la Maison-Blanche le 13 février 2017. Photo : Reuters/Carlos Barria

Un membre influent de l’administration Trump traite Trudeau de « petit punk qui dirige le Canada »

Larry Kudlow, conseiller économique de Donald Trump, a récemment qualifié en privé le premier ministre canadien Justin Trudeau de « petit voyou à la tête du Canada ». L’expression anglaise exacte utilisée était : « That little punk kid running Canada. »

Larry Kudlow Photo: Gage Skidmore

La révélation a été faite, mercredi soir, par Larry Kudlow lors d’un dîner organisé par le magazine conservateur américain American Spectator, où il s’est vanté de la maîtrise de l’économie par l’administration Trump et des efforts du président pour réformer les accords commerciaux, dont celui avec le Canada et le Mexique.

« Un de mes amis à la Maison-Blanche, dont je ne révélerai pas le nom, m’a dit : « Nous avons conclu un accord. On n’est pas partis, on n’a pas rompu, on a conclu un marché. Malgré ce petit voyou qui dirigeait le Canada, nous avons quand même réussi » », a dit l’interlocuteur de M. Kudlow, en parlant de M. Trudeau.

« Et j’ai eu moi-même de merveilleuses altercations avec lui », a ajouté M. Kudlow.

Ce n’est pas la première insulte de l’administration Trump à l’endroit du dirigeant canadien

En juin dernier, Donald Trump a accusé Justin Trudeau d’avoir fait preuve de faiblesse lors de leurs réunions au Québec pendant le Sommet du G7 et d’avoir été « malhonnête » dans la façon dont il avait décrit l’impact sur le Canada des nouveaux tarifs américains imposés sur l’acier et l’aluminium.

Dans les heures suivant la fin de cette rencontre, le principal conseiller économique de Donald Trump, Larry Kudlow, avait lui-même accusé Justin Trudeau d’être responsable de l’échec du Sommet du G7. Il « nous a poignardés dans le dos », avait-il déclaré sur les ondes de CNN.

Puis, ajoutant de l’huile sur le feu, le conseiller au commerce du président Trump, Peter Navarro, y était allé d’une déclaration fracassante sur Fox News. « Il y a une place spéciale en enfer pour tout dirigeant étranger qui s’engage de mauvaise foi dans la diplomatie avec le président Donald J. Trump et qui essaie de le poignarder dans le dos », avait-il dit.

Donald Trump et Justin Trudeau lors d’une réunion bilatérale au Sommet du G7 à Charlevoix, au Québec, le 8 juin 2018. Photo : Reuters

Encore récemment, Trump semblait bouder Trudeau

En septembre dernier, le président américain avait affirmé avoir refusé de rencontrer M. Trudeau en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, parce que les Canadiens avaient selon lui « très mal traité » les États-Unis lors des négociations commerciales.

« Nous sommes très mécontents des négociations et du style de négociation du Canada », avait-il déclaré au coeur d’une conférence de presse de 82 minutes. Quand une journaliste de Fox Business News lui avait demandé s’il avait en fait snobé Justin Trudeau, il avait affirmé avoir rejeté une rencontre avec le premier ministre canadien parce qu’entre autres il n’aimait pas son style de négociation.

« Ouais, je l’ai fait », avait lancé Trump, parce que ses tarifs sont trop élevés et il ne semble pas vouloir bouger. Et je lui ai dit d’oublier la rencontre. Et nous pensons franchement que simplement de taxer les voitures qui arrivent du Canada, c’est la grande manoeuvre qui nous reste. »

Le bureau du premier ministre avait réagi en affirmant qu’aucune réunion n’avait été demandée.

Donald Trump et Justin Trudeau se croisent à New York le 26 septembre dernier. PHOTO REUTERS

Justin Trudeau est « un homme bien » qui aime trop son peuple »

Le ton du président s’est éclairci, il y a trois semaines, lorsque le Canada et les États-Unis ont finalement annoncé un déblocage dans leurs négociations sur un nouvel accord entre les États-Unis, le Mexique et le Canada. Trump a qualifié Trudeau de « bonne personne qui fait du bon travail ».

« Il y avait de vives tensions entre lui et moi. Mais tout s’est réglé », avait-il ajouté.

« Le seul problème de Justin, c’est qu’il aime trop son peuple. Il lutte dur pour son peuple. Nous avions toujours une très bonne relation. Elle s’est un peu envenimée ces deux derniers mois, mais cela a été surmonté par cet accord », a conclu Donald Trump.

Moins de 24 heures après l’annonce d’une entente de principe entre le Canada et les États-Unis sur le nouvel Accord États-Unis-Mexique-Canada, Donald Trump déclarait aux journalistes, le 1er octobre dernier, qu’il aimait bien Justin Trudeau. (Pablo Martinez Monsivais/Associated Press)

RCI avec les informations du Washington Examiner et de l’American Spectator

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